Pensez le Futur.

The Future - Review and Concepts from the book: AI For Social Good (1) 9114

We begin from the end. I read the book AI For Social Good by Rahul Dodhia and I gained some interesting ideas from it which I want to elucidate with my own take. So, we begin from the end - the final chapter - not only because it is the freshest parts of the book within my mind as I read them the last, but also because most of its paragraphs had my highlights for the entire book. One of such paragraphs that is worth mentioning is Rahul’s take on how the future of AI should be embraced when it becomes more powerful than we currently know it, and more powerful than humanity could understand. “The advancement of AI forces us to re-evaluate what we value in being human. It pushes us to move beyond intelligence as the primary measure of worth”. Rahul makes the argument that as humans, we have always taken pride in our intelligence, and now we find ourselves at a point where we are creating minds that can become more intelligent than us. Rather than resisting the change, hoping for new careers from the change, or just adapting like we always do, there is a chance now for us to “re-evaluate what we value in being human.” This idea of using AI's advancement as an opportunity to re-evaluate our humanness gained more importance for me because in another section of the same final chapter on “The Future”, it said: “The information revolution inadvertently emphasized negative behaviors, as people found themselves ensnared by screens and engaging in rampant consumerism rather than being exclusively utilized for leisure. Free time was often channeled toward extending work hours”. This suggests that before the information age, somewhere before the 1980s, there were leisure hours which people spent wisely by visiting friends, doing hobbies, and generally performing more fulfilling activities than they are doing now. Going on social media in recent times also shows more people judging the 80s and 60s as some of the best times of their existence. People were generally happier in that era than they are now. If the information age made us lose general happiness, stable mental health, healthy work-life balance, a stronger world economy and a greater sense of contentment as a people, all for chasing more information, then AIs advancement offers us the opportunity to fix these things. If AI becomes more advanced, more leisure will be created because most jobs will be automated. Contrary to the information age, there will not be any value in seeking out more information and knowledge to stay ahead anymore. Rather, real and abundant leisure will be created. Looking on the brighter side of job losses, whatever those activities were in the 60s that made life more exciting, people would become unbridled from the constant thirst for information and do those things - and maybe life will have more meaning again.
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Reconnaissance de l'Etat de Palestine : un geste historique… ou trop tardif... 19

La décision, cette semaine, de plusieurs puissances occidentales de reconnaître l’État palestinien aurait pu être saluée comme un moment fondateur de l’histoire contemporaine. Coordonnée, annoncée presque à l’unisson, elle semble vouloir marquer un jalon décisif dans un conflit qui déchire le Moyen-Orient depuis plus de sept décennies. Pourtant, entre portée symbolique et impuissance concrète, ce geste soulève un dilemme : s’agit-il d’un acte qui marque l’Histoire, ou d’une occasion manquée par son caractère tardif ? Une reconnaissance longtemps attendue et surtout différée pour moult motifs plus ou moins compréhensibles. Depuis la proclamation de l’État de Palestine par l’OLP en 1988 sur instance des pays arabes les plus avertis avec en tête le Maroc, marquant le passage d'une lutte armée au bord du terrorisme à une entité fiable, un interlocuteur et partenaire politique, plus de 140 pays, essentiellement du Sud global, ont franchi le pas de la reconnaissance. Ce sont les puissances occidentales, et en particulier européennes, qui ont tardé à s’aligner. Or, leur poids politique, diplomatique et financier aurait pu, dans les années 1990 ou 2000, peser sur les négociations alors menées tambour battant et donner corps à la solution à deux États, portée par les Accords d’Oslo. En choisissant d’agir aujourd’hui, dans un contexte où la perspective d’un État palestinien viable paraît plus lointaine que jamais, beaucoup de données ayant bougé sur le terrain, les puissances occidentales semblent reconnaître davantage la cause légitime d'un peuple qu’elles ne la rendent effective. Les accords d'Oslo ont été contournés et ne valent aujourd'hui plus rien. Alors reste le Le poids du symbole de la reconnaissance. Il serait toutefois réducteur de minimiser la portée de ce geste. Dans l’arène diplomatique, la reconnaissance officielle pourrait être une arme symbolique majeure : elle confèrerait une légitimité supplémentaire à la Palestine, renforcerait ses positions dans les instances internationales et créerait un précédent politique. Pour Israël, c’est un message clair : la patience de ses alliés traditionnels s’est peut être érodée face à l’impasse du statu quo et à la poursuite des implantations des colonies notamment. Mais hélas force est de constater qu'il s'agit aussi d'une action qui révèle l’impuissance occidentale. Au-delà du symbole, la réalité demeure crue : la reconnaissance ne change rien à la situation sur le terrain. Gaza reste assiégée, la Cisjordanie morcelée, et Jérusalem-Est sous tension permanente. Sans mécanismes coercitifs, sans pressions économiques ou diplomatiques, ces annonces risquent de demeurer un signal moral plus qu’un instrument de transformation. En d’autres termes, l’Occident écrit une déclaration dans l’Histoire, mais sans véritable prise sur son cours alors que ce sont les décisions de ce même occident qui sont à l'origine de la situation plus que dramatique dans la région. Alors de quoi parleront nous après que le temps aura fait ses effets. L'occident aurait il Marquer ou manquer l’Histoire ? La reconnaissance de l’État palestinien par ces puissances occidentales restera tout de même une étape diplomatique importante, mais également révélatrice d’un paradoxe : elle arrive au moment où la solution qu’elle devait consacrer semble plus éloignée que jamais. Marquer l’Histoire, c’est agir quand l’action peut changer le destin des peuples. La manquer, c’est se contenter de constater, trop tard, ce que l’Histoire a déjà décidé. L’ambiguïté est là il s'agit d'un geste lourd de symboles mais faible en effets concrets, et surtout, un rendez-vous probablement trop tardif pour avoir la portée historique qu’il aurait eue deux ou trois décennies plus tôt. Reste alors de s'adresser aux palestiniens eux mêmes: Les 36 milles factions guerrières acquises à des causes et des idéologies peu recommandables devraient cesser leur jeu néfaste et tous et toutes devraient s'aligner autour d'une ligne intelligente et réalisable. Les palestiniens devraient saisir l'occasion avec pragmatisme et surtout indépendance dans leur façon de comprendre, de voir et d'agir. C'est peut être là la condition pour que ces reconnaissances puissent peser sur le cours de l'histoire.

Spécialisation sportive précoce chez les enfants : Opportunités, risques et voies d’encadrement (part 3) 30

9. Spécificités du contexte marocain 9.1 Contexte de la CAN 2025 / Mondial 2030 Le Maroc, en visant la tenue de grands événements sportifs (football), renforce son ambition de rayonnement. Cela favorise une culture de la performance, et peut inciter certains à miser sur la précocité. Mais le défi est de transformer cette ambition en politique éducative équilibrée pour que le sport devienne vecteur de développement et non facteur de risque. 9.2 Atouts et défis locaux - Atouts : climat favorable, motivation des jeunes, recentrage sur le sport national, possibilités de financements publics ou privés dans le cadre des grands événements. 9.3 Implications pour le Maroc - Sans cadre réglementaire et contrôle, la spécialisation précoce pourrait accentuer les abandons dans les zones sous‑équipées. - Il serait judicieux d’intégrer des stratégies nationales de formation initiale et continue des entraîneurs, de médecine sportive, de contrôle des charges, et de sensibilisation parentale. - Le Maroc pourrait promouvoir un modèle « à base de diversification jusqu’à un certain âge » pour maximiser les chances de durabilité et de réussite sportive. 10. Recommandations et encadrement Pour maximiser les bénéfices et diminuer les risques dans le cadre marocain, les actions suivantes pourraient être envisagées : • Fixer des âges repères pour spécialisation Par exemple, ne pas encourager une spécialisation exclusive avant 12-13 ans, sauf dans des sports vraiment spécialisés. • Limiter la durée d’entraînement et la charge Veiller à ce que le volume hebdomadaire ne dépasse pas l’âge de l’enfant en heures (ou une proportion raisonnable), prévoir des périodes de repos, des saisons de repos, etc. • Encourager la pratique multi sportive pendant l’enfance Pour développer les compétences motrices fondamentales, la coordination, la diversité d’expériences, la flexibilité mentale et physique. • Formation des entraîneurs et des parents Sensibiliser aux risques de la surspécialisation : blessures, burnout, effets sur l’éducation. Offrir des modules de formation, des guides pratiques. • Suivi médical et psychologique Intégrer des examens réguliers, un suivi de la croissance, de la charge de travail, de la fatigue, du stress. Prévoir aussi un support psychologique pour les enfants/jeunes. • Politiques publiques & fédérales Le Ministère du Sport, les fédérations nationales, les ligues régionales pourraient émettre des directives, des chartes de “développement durable des jeunes sportifs”, incluant normes de charge, protection des mineurs, encouragement à la diversification, etc. • Equilibre études sport Assurer que l'engagement sportif n’empêche pas la scolarité ; prévoir des horaires compatibles, soutien scolaire, prioriser le bien être global de l’enfant. 11. Conclusion La spécialisation sportive précoce comporte des bénéfices réels, notamment en termes de développement technique, de visibilité et d’opportunités, particulièrement dans un pays ambitieux comme le Maroc, en pleine effervescence avec les échéances sportives internationales. Toutefois, les recherches indiquent que ces bénéfices ne sont pas garantis, et que les risques — blessures, performance pas toujours améliorée, burnout, effet négatif social ou éducatif — sont importants lorsqu’il n’existe pas de cadre adéquat. Pour le Maroc, il semble préférable de promouvoir un modèle de “spécialisation tardive” : encourager la diversification des sports chez les plus jeunes, retarder la spécialisation exclusive, tout en mettant en place des normes, une formation des acteurs, un suivi multidimensionnel (physique, psychologique, éducatif). De cette façon, la nation peut profiter du potentiel généré par le contexte actuel (CAN, Mondial) sans exposer ses jeunes à des dommages évitables. Références principales • Luo, E. J., Reed, J., Mitchell, J. K., Dorrestein, E., Kiwinda, L. V., Hendren, S., Hinton, Z. W., Lau, B. C. « Early Sport Specialization in a Pediatric Population: A Rapid Review of Injury, Function, Performance, and Psychological Outcomes ». Clin. Pract., 2025. https://www.mdpi.com/2039-7283/15/5/88 • Jayanthi, Neeru; LaBella, C. et al. « Sports specialization in young athletes: evidence based recommendations ». Médecine / entraînement sportif. https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/24427397/ • Étude japonaise : « Early sports specialization in Japanese young soccer players and related factors ». https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/39208310/ • Étude américaine sur les jeunes athlètes de soccer : « Sport Participation and Specialization Characteristics Among Pediatric Soccer Athletes ». https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/30944839/ 1. Jayanthi N, Pinkham C, Dugas L, Patrick B, LaBella C. “Sports Specialization in Young Athletes: Evidence-Based Recommendations” — PMC. [8] “ https://pmc.ncbi.nlm.nih.gov/articles/PMC3658407/ 2. Health Consequences of Youth Sport Specialization “ https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/31633420/ — PMC. [1] 3. Revisiting Early Sport Specialization: What’s the Problem? https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/34651518/ — PMC. [9] 4. Pitfalls of Pediatric and Adolescent Sports Specialization https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S2768276524008332 — ScienceDirect. [7] 5. Sports specialization and overuse injuries in young athletes — Scottish Rite for Children. https://scottishriteforchildren.org/sports-specialization-and-overuse-injuries-in-young-athletes/ [3] 6. Youth Sport Specialization and Its Effect on Professional, Elite, and Amateur Outcomes — SAGE. https://scispace.com/papers/youth-sports-specialization-and-its-effect-on-professional-3a6fb6kc [4] 7. Early Sport Specialization: Roots, Effectiveness, Risks — Malina, ACSM. [10] 8. The Association Between Parents’ Beliefs About Youth Sport Specialization — Journal of Sport Behavior. https://journals.lww.com/acsm-csmr/abstract/2010/11000/early_sport_specialization__roots,_effectiveness,.14.aspx [5] 9. Youth Sport Specialization: Pros, Cons and Age Guidelines — Hopkins Medicine. https://www.hopkinsmedicine.org/health/conditions-and-diseases/sports-injuries/youth-sport-specialization [6]

Spécialisation sportive précoce chez les enfants : Opportunités, risques et voies d'encadrement (partie 2) 30

4. Définition de la spécialisation sportive précoce (Early Sports Specialization, ESS) La spécialisation sportive précoce consiste à consacrer la majorité du temps d’entraînement d’un jeune à une discipline unique, souvent sur une grande partie de l’année, au détriment d’une diversification sportive. Ce modèle est souvent justifié par l’idée d’un entraînement précoce pour acquérir des compétences techniques supérieures. Spécialisation tardive / formation multi sportive : pratique de plusieurs sports pendant l’enfance, acquisition de compétences motrices diverses, diversification avant spécialisation. 5. Revue des bénéfices potentiels Développement technique précoce : répétition des gestes spécifiques, familiarisation avec la tactique propre au sport, ce qui peut donner un avantage dans certaines disciplines très spécialisées (gymnastique, patinage artistique) où l’âge de pic de performance survient tôt. Opportunités compétitives et reconnaissance : visibilité accrue, possible accès à des structures de haut niveau, sponsoring, bourses, etc. Motivation et engagement : pour certains enfants passionnés, se focaliser sur un sport peut renforcer la discipline, la concentration, la constance à l’entraînement. 6. Principaux risques documentés - Blessures liées à la surutilisation : des études montrent que les athlètes spécialisés précocement présentent un risque accru de blessures chroniques (tendinopathies, fractures de stress, etc.). [1] - Burnout, fatigue mentale et désengagement : le fait de s’investir intensivement dans une seule activité peut provoquer une usure psychologique, voire un abandon prématuré du sport. [2] - Développement moteur limité : la pratique exclusive d’une discipline peut restreindre la diversification des compétences motrices de l’enfant (équilibre, coordination, agilité). [3] - Moindre rendement à long terme : certaines recherches indiquent que la spécialisation précoce n’est pas corrélée à une plus grande réussite à l’âge adulte, et que beaucoup d’athlètes d’élite ont pratiqué une diversité sportive dans leur jeunesse. [4] - Pression parentale et croyances erronées : beaucoup de parents considèrent la spécialisation comme la voie la plus sûre vers un succès futur, souvent sans être conscients des risques associés. Une étude a montré que la plupart des parents croient que la spécialisation augmente les chances de réussite sportive, mais ignorent ou minimisent les risques de blessures. [5] 7. Ce que montrent les recherches quantitatives L’étude japonaise sur de jeunes footballeurs montre que la majorité entraînent > 8 mois par an, beaucoup abandonnent les autres sports. L’étude sur le soccer pédiatrique (États-Unis) indique qu’un pourcentage non négligeable d’enfants à partir de grades assez jeunes se spécialise fortement et dépasse les recommandations de temps de pratique. La revue « Early Sport Specialization in a Pediatric Population … » (2025) utilisant plus de 90 études et plus de 62 000 athlètes, montre que l’âge moyen de spécialisation est autour de 11-12 ans, et retrouve des associations négatives avec les blessures, la performance fonctionnelle et outcomes psychologiques. 8. Recommandations générales dans la littérature - Défis : disparité des infrastructures sportives (entre villes et zones rurales), inégalités d’accès au matériel, manque de formateurs spécialisés et de suivi médical sportif généralisé. - Retarder la spécialisation jusqu’à l’adolescence (autour de 15-16 ans) pour la majorité des disciplines, sauf exceptions (gymnastique, natation artistique) où le pic de performance survient plus tôt. [6] - Encourager la pratique multisports chez les enfants pour développer un « réservoir moteur » diversifié et équilibré. [7] - Limiter la charge d’entraînement (volume, intensité, fréquence) et prévoir des périodes de repos suffisantes. [7] - Mettre en place un encadrement formé et un suivi médical adapté (kinésithérapie, nutrition, psychologie). [8]

Spécialisation sportive précoce chez les enfants: Opportunités, risques et voies d’encadrement (part1) 30

Résumé Cet article explore la spécialisation sportive précoce chez les enfants, dans le contexte marocain influencé par le succès international du football et les événements majeurs à venir (CAN 2025, Mondial 2030). Il pose la problématique des bénéfices vs risques, avance des hypothèses concernant les blessures, la performance, le burnout et l'encadrement. Après revue de la littérature, il ressort que bien que certains avantages soient possibles, les risques physiques, psychologiques et sociaux sont non négligeables. Des recommandations spécifiques sont proposées : limite d'âge de spécialisation, diversification des sports, formation des entraîneurs/parents, suivi médical et psychologique, politiques publiques de protection, et équilibre avec la scolarité. L’objectif est de maximiser les chances de succès sportif tout en garantissant le bien-être global des enfants. 1. Introduction Depuis la brillante performance de l’équipe nationale marocaine de football au Mondial de 2022 et les succès ultérieurs, l’engouement pour le sport dans le Royaume du Maroc est à son comble. Avec l’organisation prochaine de la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) en 2025 et l’ambitieux projet du Mondial 2030 Co-organisé, le sport, et en particulier le football, est perçu non seulement comme un vecteur de fierté nationale, mais aussi comme une fenêtre d’opportunité économique pour les jeunes talents. Beaucoup de parents, encouragés par les gains substantiels de certains footballeurs professionnels (salaires, contrats, sponsoring) souhaitent investir dans la carrière sportive de leurs enfants le plus tôt possible, espérant former la “star de demain”., le projet sportif national est sous les feux de la rampe, à la fois comme enjeu d’image, de développement territorial et de diplomatie sportive Dans ce contexte euphorique, la spécialisation sportive précoce — c’est-à-dire le fait pour un enfant de se consacrer très tôt et intensivement à un sport unique, souvent de façon quasi exclusive — revient au cœur des débats. Si certains y voient le chemin rapide vers l’excellence, d’autres s’inquiètent des conséquences possibles pour la santé physique, psychologique, sociale, voire pour la carrière à long terme des jeunes. L’objet de cet article est d’examiner, à la lumière des recherches existantes, les bénéfices et les risques associés à la spécialisation sportive précoce chez les enfants, particulièrement dans le contexte marocain, et de proposer des pistes de recommandations institutionnelles et familiales. 2. Problématique Dans quelle mesure la spécialisation sportive précoce chez les enfants au Maroc favorise-t-elle les performances sportives à haut niveau sans compromettre leur bien-être physique, psychologique et social ? Et quelles conditions pourraient maximiser ses bénéfices tout en réduisant ses risques ? 3. Hypothèses H1 : La spécialisation sportive précoce est associée à un risque accru de blessures liées à la surutilisation (overuse) chez les enfants. H2 : La spécialisation précoce ne garantit pas une supériorité en performance sportive à l’âge adulte par rapport à une formation multisportive précoce suivie d’une spécialisation plus tardive. H3 : La spécialisation précoce accroît les risques de burnout, de stress psychologique, et peut nuire au développement social et éducatif des enfants. H4 : Sous certaines conditions d’encadrement (modération du volume d’entraînement, périodes de repos, soutien psycho-éducatif), les effets négatifs de la spécialisation précoce peuvent être atténués, et ses effets bénéfiques (technique, tactique, opportunités) optimisés.

Le nihilisme médiatique et intellectuel : un poison pour le débat public au Maroc... 92

Depuis quelque temps, un phénomène inquiétant s’impose dans l’espace public marocain : la montée d’un discours nihiliste, parfois fataliste et par certains aspects anarchiste, relayé par des influenceurs, un certain public du football, des journalistes, certains universitaires et même par des responsables politiques. Ce discours, marqué par un rejet radical de toute perspective ou des multiples signes tangibles de progrès, traduit une dérive intellectuelle et civique préoccupante. Au lieu de stimuler la réflexion collective et l’engagement citoyen, il nourrit la défiance, la résignation et le désenchantement vis-à-vis de l’avenir du pays, de ses institutions et peut-être même de son mode de fonctionnement. L’impression qui se dégage est celle d’un piège pessimiste sans issue. Ce nihilisme s’exprime à travers une rhétorique saturée de désespoir et de défaitisme. Les thèmes de la santé et de l’éducation sont utilisés à outrance, comme s’ils étaient complètement à l’arrêt. Pourtant, des dizaines de milliers de Marocains sont soignés avec succès quotidiennement dans les hôpitaux publics, et tous les enfants vont à l’école, beaucoup réussissant de manière spectaculaire, suscitant l’admiration à l’international. Le discours réduit le Maroc à un échec chronique, prisonnier de ses blocages politiques, économiques et sociaux, condamné à ne jamais progresser. Or, un tel regard, à la fois radical et caricatural, occulte les avancées réelles qu’a connues le pays au cours des dernières décennies : infrastructures modernes, stabilité dans une région troublée, amélioration progressive, voire impressionnant, de tous les indicateurs sociaux. Certes, ces progrès restent insuffisants et parfois inégalement répartis, mais les nier purement et simplement revient à fermer les yeux sur la complexité du réel qu’est le développement, et qu'aucun modèle, qu’il soit économique, sociétal ou politique, n'arrive à résoudre à la perfection. Les propos de certains, qui font malheureusement audience, engendrent un climat délétère pour la société. S’y mêlent idéologie, négativisme malsain et souvent la religion présentée comme solution politique à tous les problèmes alors que l'expérience à l'international est là pour démonter le contraire. La diffusion de tels discours n’est pas sans conséquences. Elle alimente un climat d’impuissance collective et fragilise la confiance dans les institutions. En instillant l’idée que tout effort de réforme est voué à l’échec, elle encourage une forme de résignation sociale, sert de terreau à une colère latente, indéfinie et incommensurable. Ce contexte est particulièrement propice aux dérives démagogiques, à la surenchère médiatique et au rejet systématique de toute initiative politique. En somme, au lieu d’éveiller les consciences, ce nihilisme les plonge les esprits dans une paralysie idéologique. La menace pèse d’autant plus sur la jeunesse, déjà confrontée à d’immenses défis : chômage, accès limité aux opportunités, quête de reconnaissance sociale. Elle se retrouve particulièrement exposée à ces discours déroutants. Privée de repères positifs, elle est tentée de céder au fatalisme, de perdre confiance en l’avenir et de renoncer à toute forme d’engagement citoyen. Or, une société qui désespère de sa jeunesse se condamne à l’immobilisme et au déclin. Les médias officiels, minés par leur engourdissement, leur déconnexion de la réalité ou la peur injustifiée de prendre des risques, tant de la part de leurs dirigeants que des journalistes, n’arrangent rien pour imposer, ou au moins proposer, un discours alternatif de lucidité et d’espoir. Il ne s’agit pas de nier les difficultés réelles auxquelles le Maroc fait face : corruption, inégalités sociales, incompatibilité du système éducatif avec la modernité, universités peu productive en savoir et innovation, système de santé dont sont exclues certaines régions, manque de gouvernance efficace dans plusieurs secteurs, poids excessif de l’administration, entre autres. Mais ces défis ne sauraient justifier une lecture exclusivement noire de la réalité. La responsabilité des intellectuels, des journalistes et figures médiatiques est de proposer une vision critique, certes, mais constructive. L’urgence est de réhabiliter un discours de lucidité équilibrée, qui reconnaisse les blocages tout en valorisant les marges de progrès. Un discours qui dénonce les échecs sans annihiler l’espoir. Un discours qui souligne les insuffisances mais propose aussi des solutions. Un discours qui responsabilise le citoyen, qui critique ses initiatives et comportements, qui met en lumière ses droits mais avant tout ses devoirs et obligations. Le nihilisme ambiant, qui s’installe dans certains segments du débat public marocain, est un poison lent mais dangereux. Il mine la confiance, creuse la fracture sociale et détourne la jeunesse de l’action constructive et de ses responsabilités. Le Maroc a besoin de voix critiques mais responsables, capables de nourrir un projet collectif fondé sur la confiance, l’innovation et la volonté de bâtir. À défaut, la société risque de s’enfermer dans un cercle vicieux où le cynisme étouffe l’imagination et où l’immobilisme finit par devenir une fatalité. Il y a longtemps déjà, certains, très convaincus, annonçaient la faillite du pays; ils parlaient d'une "crise cardiaque" imminente. Il n'en fut rien. Au contraire, le pays a avancé, n’a cessé de progresser, de se moderniser et de se développer. Le Maroc s’inscrit chaque jour un peu plus dans l’émergence économique et le développement social, il ne faut pas le nier.

Les médecins aux pieds nus 64

Un texte en français a retenu mon attention pendant ma première année de premier cycle au lycée Moulay Ismail de Meknès. Il a même été déterminant dans mon choix précoce de faire des études de médecine. Mon professeur de Français Mr Rossetti nous avait donné comme devoir à faire un résumé de texte d'un article intitulé les médecins aux pieds nus. J'étais fasciné par l'histoire de ces praticiens chinois prénomés ainsi et qui sillonait ce vaste pays en allant d'une localité à une autre prodiguer des soins à la population. Ils bravaient les conditions difficiles et s'acquittaient de leurs tâches avec beaucoup de dévouement et d'abnégation. Ils ne se plaignaient jamais, ne réclamaient jamais de l'argent contre les prestations. Ils s'excercaient une médecine de proximité en donnant des soins de santé, certes , basiques mais ô combien appréciés et efficaces pour des communautés vulnérables, pauvres mais dignes et reconnaissantes. Les journées de travail étaient longues et fastidieuses. Les conditions climatiques étaient souvent dures et extrêmes..... Après mes études de médecine , et après un bref passage dans le privé, j'ai décidé d'embrasser une carrière en santé publique. Je voulais devenir l'un de ces médecins aux pieds nus. Ma décision a été déjà prise depuis longtemps et mon rêve venait enfin de ce réaliser ce huit novembre 1983 juste après la célébration de la glorieuse Fête de la marche verte. C'était pour moi un signe du destin. Après une longue carrière en santé publique de plus de trente trois ans de service j'ai côtoyé beaucoup de merveilleux médecins qui tout comme moi ont choisi cette voie. Plusieurs d'entre eux faisaient partie de ma promotion de la faculté de médecine de Rabat. Une promotion fantastique. D'autres étaient plus âgés que moi. Certains plus jeunes ont rejoint notre contingent. Ces médecins étaient des médecins aux pieds nus. Ils ont choisi de servir les marocains dans des zones éloignées. Les conditions de vie, d'habitat et de travail étaient difficiles. Les salaires étaient de misère. Mais il n'y avait pas de place pour la cupidité et le corruption. Les rares cas étaient très vite repérés et rapellés à l'ordre par les pairs. L'absentéisme était bani. Les congés étaient courts. Une certaine symbiose s'était très vite instaurée entre les médecins et la population. Beaucoup de ces confrères ont vécu plusieurs années dans des zones reculées sans jamais penser à chercher à partir ailleurs. Certains d'entre eux ont participé à des campagnes de santé et des couvertures médicales sans jamais réclamer des indemnités. Beaucoup de ces médecins sont décédés dans l'anonymat le plus total en combattant des épidémies dont le covid 19 est le meilleur exemple. D'autres vivent leur retraite dans une certaine précarité mais restent dignes et fiers du devoir accompli en attendant le son du glas. Ce sont ce genre de praticiens qui manquent actuellement au pays et ce sont ces médecins dont le Maroc a besoin; Des médecins aux pieds nus. Dr Fouad Bouchareb Ex haut cadre du ministère de la santé Rabat le 25 Septembre 2025 Tous les droits sont réservés @à la une

L’ONU à 80 ans vacille entre idéal fondateur et impuissance tragique... 81

Comme chaque année, fin septembre, l’ouverture de l’Assemblée Générale se veut solennelle, et l’on dit souvent historique. Mais le monde est-il vraiment ici réuni pour décider de son avenir ? Est-ce bien dans ce hall que se prennent les décisions qui comptent ? Comme à chaque fois, il revient au Secrétaire général de dresser les constats et de faire le bilan. Devant l’Assemblée générale réunie à New York, le Secrétaire général des Nations Unies a une fois encore rappelé avec gravité le sens premier de l’Organisation, née il y a 80 ans comme rempart contre le chaos, la guerre et la barbarie. L’ONU, a-t-il insisté, n’a jamais été un idéal abstrait, mais un outil pragmatique pour préserver la survie de l’humanité grâce à trois piliers : la coopération, le droit et la paix. Mais le ton, les mots et la mimique du vaillant secrétaire général ne laissent aucun doute : il est impuissant et son organisation agonise. On sent qu’il est lui-même affecté par le diagnostic sombre qu’il dresse sur notre époque. À ce rappel fondateur a succédé un constat implacable : les principes de la Charte des Nations unies sont de plus en plus bafoués. Guerres, invasions, famines et crises climatiques se multiplient. Du Soudan à l’Ukraine, de Gaza au Sahel, au cœur de l’Afrique, les conflits s’enracinent et s’enlisent, presque sans lueur d’espoir d’un règlement équitable. Cela marquera des générations entières. Les cicatrices profondes ne s’effaceront pas de sitôt. La vérité et la dignité humaine sont instrumentalisées, tandis que les fractures sociales et environnementales s’aggravent. Dans une tonalité mêlant lucidité et inquiétude, le Secrétaire général a posé la question qui sous-tend tout son discours : **« Quel monde allons-nous choisir ? »** Puis il s’est lancé dans un discours plus diplomatiquement convenable, teinté d’un brin d’optimisme. Fidèle à son rôle, il a développé cinq choix cruciaux pour l’avenir. Sera-t-il entendu ? Il sait pertinemment que non. 1. **La paix ancrée dans le droit international.** Il a appelé à condamner les violations de la Charte et l’impunité des agresseurs. Il a plaidé pour des cessez-le-feu, la fin des ingérences extérieures et une réforme du Conseil de Sécurité. Mais dès le soir même, des bombes tomberont encore, des corps d’innocents joncheront le sol. 2. **Les droits humains comme socle de la paix.** L’égalité, la dignité et la justice sociale ont été placées au cœur du discours. Mais sommes-nous vraiment égaux devant le droit ? Qui y croit encore ? 3. **La justice climatique.** Fatigué, le vieil homme a rappelé l’urgence d’accélérer la transition énergétique, dénonçant les subventions aux énergies fossiles et soulignant les besoins financiers colossaux du Sud : 1 300 milliards de dollars par an d’ici 2035. Mais que vaut ce mot « juste » dans un monde où le président de la première puissance scientifique, économique et militaire dénonce les énergies renouvelables comme une «arnaque» ? Qui croire alors ? 4. **La technologie au service de l’humanité.** L’intelligence artificielle a été évoquée comme un défi majeur : promesse d’innovation, mais aussi risque d’armes autonomes, de surveillance de masse et de nouvelles fractures numériques. Il a réclamé un cadre universel de gouvernance. Mais qui le respectera, sinon les mêmes qui respectent déjà les règles ? 5. **Renforcer l’ONU pour le XXIe siècle.** Le Secrétaire général a dénoncé le déséquilibre criant entre dépenses militaires et investissements pour la paix, appelant à un multilatéralisme rénové et efficace. Mais dans ce hall conçu pour rassembler l’humanité autour de valeurs universelles, qui écoute encore ? Le multilatéralisme n’est-il pas en train de mourir de sa belle mort, puisque les grands n’en veulent plus ? Le style du discours se voulait solennel et mobilisateur. Les mots étaient minutieusement choisis : impunité, chaos, famine, horreurs. Les questions rhétoriques et oppositions binaires (« force brute ou lois ? », « droit du plus fort ou droits universels ? ») ont rythmé son allocution. Par le « nous » collectif, António Guterres a rappelé le préambule de la Charte : « Nous, peuples des Nations Unies ». Mais, tel un sage fatigué, il a surtout esquissé une feuille de route politique et morale. En homme lucide, il sait que son discours ne changera rien. Il aura fait son devoir. Il se dédouane. Ce discours à qui seules des larmes ont manqué, n’était pas seulement un bilan, mais un appel à l’action. Il visait à réaffirmer le rôle central de l’ONU et à souligner que les défis de notre temps: guerres, climat, intelligence artificielle, droits humains, dépassent les frontières. En filigrane, le message central est clair : **revitaliser le multilatéralisme n’est pas une option idéologique, mais une nécessité vitale**. Mais vitale pour qui ? Face à la fragmentation du monde, l’ONU veut redevenir la voix de l’unité et de l’espérance. Mais à qui s’adresse ce message, sinon aux puissants qui n'écoutent plus depuis longtemps ? Le reste du monde applaudira. Les générations futures jugeront. « Le machin », comme l’appelait déjà De Gaulle, n’a jamais semblé aussi impuissant. Maintenant place aux beaux discours de ceux présents. Des discours savamment écrit pas des scribes et "joués" par quelques acteurs et beaucoup de comparses. En tous cas rendez vous l'an prochain sans doute avec davantage d'injustices, de malheurs, de non droit, de drames et de morts pour rien.

« Paix et retour dans la dignité » : un collectif sahraoui appelle au retour volontaire vers le Maroc... 140

Fondé en juin 2025 à Nouadhibou par des Sahraouis établis en Mauritanie, en Europe et dans les camps de Tindouf en Algérie, un collectif baptisé *« Paix et retour dans la dignité »* vise à promouvoir le retour volontaire des "réfugiés" vers le Maroc. Sous la présidence d'un dénommé **Badi Abdelaziz**, se disant ancien cadre militaire séparatiste devenu opposant au Front Polisario, ce groupe a lancé en septembre 2025 un appel aux autorités marocaines afin de faciliter le rapatriement des Sahraouis, dans des conditions sûres et dignes. Cette initiative, relayée par la presse marocaine, reste discrète dans les médias du pays voisin et de son proxy pour des raisons évidentes. Le collectif dénonce les « conditions difficiles » et « inhumaines » que subissent les populations dans les camps de Tindouf, pointant une gestion oppressante du Front Polisario et appelant à des garanties de sécurité et de dignité pour ceux qui souhaitent rentrer. Cette démarche met en lumière à la fois des préoccupations humanitaires véhiculées par plusieurs ONG d'ailleurs et des voix sahraouies internes qui cherchent à s’affranchir des structures dominantes (Front Polisario et autorités militaires algériennes). L’enjeu est donc tant humanitaire que politique. Selon **Badi Abdelaziz**, l’initiative s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre des recommandations de l’ambassadeur marocain à l’ONU, Omar Hilale, qui a rappelé voilà quelque temps que le retour des réfugiés nécessite un recensement officiel, point crucial exigé depuis des années par le Haut Commissariat aux réfugiés (HCR) et qui n’a jamais été fait, empêché par la junte militaire d’Alger. Le recensement est perçu comme une condition préalable pour identifier les prétendants au retour. Les séquestrés de Tindouf ne sont pas tous originaires de la région comme chacun le sait. Le collectif cherche donc à garantir un retour transparent et respectueux des droits, tout en remettant en question la tutelle politique du Polisario sur les camps. Il faut dire que la population est lasse des conditions difficiles et se rend chaque jour un peu plus compte des mensonges propagandistes. Elle prend de plus en plus conscience de son exploitation par les séparatistes du Polisario pour des contingences très loin du discours officiel. Les agences onusiennes, dans leur **Sahrawi Refugees Response Plan 2024-2025**, estiment à près de **104 millions USD** les besoins en financement pour l’aide aux séquestrés, soulignant une dépendance totale à l’assistance internationale. Ces chiffres illustrent la gravité de la situation, qui alimente les débats diplomatiques et humanitaires autour du Sahara dit occidental, surtout que bien des rapports insistent, preuves à l'appui, sur le détournement systématique de l'aide disponible. L'appel de ce groupe est aussi à mettre dans la perspective de l'évolution géopolitique d'un dossier aux multiples ramifications régionales et internationales. La communauté internationale et les grandes puissances, en premier, sont fatiguées de la situation que l'Algérie a fomentée et entretient à des coûts exorbitants au dépens du développement de son pays, du bien-être de sa propre population et de la sécurité dans la région. **Le rôle de la Mauritanie et de l’Algérie** devient fondamental dans ce contexte. La Mauritanie, quoique plus neutre, a abrité et toléré tout de même la naissance de ce collectif à Nouadhibou, signe d’un possible repositionnement ou d’une volonté d’ouvrir un dialogue plus pragmatique. En revanche, l’Algérie, dans son obstination chronique, demeure le soutien politique et militaire majeur du Front Polisario. L'évidence aujourd'hui est que la junte militaire en Algérie, utilise ce conflit dans l'espoir de renforcer son influence régionale, de contrebalancer le poids du Maroc et surtout d'exporter ses échecs et les énormes insuffisances dont souffre le pays et sa population, malgré une richesse inouïe. **La rivalité Maroc-Algérie**, entretenue par la seule Algérie, est exacerbée par ce dossier, entravant les avancées régionales comme la réunification du Maghreb et l'intégration économique de toute la région. Le conflit freine la coopération économique, sécuritaire et migratoire, alors que la région fait face à des défis communs comme le terrorisme, la migration irrégulière ou le changement climatique. **Les acteurs internationaux** jouent également un rôle pivot et semblent vouloir aller vite dans ce dossier. Les États-Unis, La France, l'Espagne, la Grande Bretagne et d'autres pays de l’Union européenne, d'Afrique, d'Asie et d'Amérique Latine, se sont franchement engagés dans la logique de régler le conflit au plus vite en reconnaissant la marocanité des territoires en question, sur la base de données et d'arguments objectifs. La visite toute récente du Ministre Bourita à Pékin semble aller aussi dans ce sens. Officiellement tout au moins, c’est le statu quo en attendant la prochaine réunion du Conseil de Sécurité consacrée à ce dossier. Le Maroc a réussi à étoffer son réseau de soutien grâce à sa proposition d’autonomie, argumentant qu’elle constitue la solution réaliste respectant l’intégrité territoriale et l’unité nationale. Ce ci séduit les partenaires face à la chimère d’indépendance promue par le proxy d'Alger. **La dimension sécuritaire** pèse aussi lourdement. Le Sahara est un corridor stratégique pour le trafic de drogue et d’armes, ce qui alerte les puissances occidentales. La stabilité de la zone est donc cruciale non seulement pour les populations locales mais aussi pour la sécurité régionale et internationale. Le collectif «Paix et retour dans la dignité» offre ainsi une nouvelle vision interne, où une partie importante des Sahraouis refuse la prolongation du conflit au prix de sa souffrance persistante. Son soutien à l’autonomie au sein du Royaume et l’appel clair au retour volontaire sont autant de signaux à prendre en compte dans le calcul diplomatique régional. Cependant, il est difficile d’évaluer la représentativité précise de ce collectif face à d’autres factions dont l’influence et l’indépendance sont souvent difficiles à vérifier. En outre, le contexte régional, marqué par des tensions diplomatiques comme celle entre le Mali et Alger, les intérêts contradictoires et les enjeux sécuritaires majeurs, compliquent à ce jour une avancée rapide. En attendant, les séquestrés de Tindouf continuent de vivre dans des conditions précaires, d'où l'urgence d’une intervention humanitaire renforcée. Seul le cadre politique proposé par le Royaume du Maroc garantit des droits et respecte la dignité des populations concernées. L’équilibre entre règlement politique, ambitions stratégiques et urgence humanitaire reste la clé pour débloquer ce dossier épineux, dont la résolution conditionnera grandement la stabilité future de toute l'Afrique du Nord. C'est dans ce contexte que devraient s'inscrire les débats lors du prochain Conseil de Sécurité consacré à ce conflit artificiel qui n'a que trop duré.

Athlétisme mondial de Tokyo: domination américaine et déclin du Maroc 165

Les championnats du monde d’athlétisme de Tokyo 2025 ont rassemblé une participation record, avec des médailles attribuées à des athlètes issus de 53 pays différents, une progression notable par rapport aux éditions précédentes. Cela témoigne de la croissance constante de l’athlétisme au niveau mondial, qui reste ainsi le sport le plus universel. Tokyo a confirmé la domination historique des États-Unis, qui ont remporté 26 médailles (16 or, 5 argent, 5 bronze), suivis par le Kenya (7 or, 2 argent, 2 bronze) et le Canada. Le Botswana, pour le compte de l’Afrique, s’est classé 5e (2 or et 1 bronze), une place que le Maroc avait occupée à Séville en 1999 (2 or, 2 argent, 1 bronze). Les États-Unis ont donc conservé leur suprématie, notamment grâce à un collectif de sprinteurs et relayeurs particulièrement performant, avec des athlètes comme Jefferson-Wooden et Noah Lyles, ce dernier obtenant sa 10e médaille aux championnats du monde, un exploit symbolisant la longévité et la régularité au plus haut niveau. Le Kenya, fort de ses coureurs de fond et de demi-fond, s’est maintenu parmi les meilleures nations, confirmant la tradition africaine d’excellence dans ces disciplines. Le Canada, les Pays-Bas, le Botswana, la Nouvelle-Zélande et l’Espagne complètent le tableau des nations les plus médaillées, illustrant une montée en puissance diversifiée dans l’athlétisme mondial. L’Afrique a encore une fois démontré une présence significative, notamment grâce aux performances sur le demi-fond et le 3000 m steeple, épreuves phares de la région. Parmi les détenteurs de titres figurent la Kényane Beatrice Chebet: vainqueur des 5 000 m et 10 000 m, ainsi que Faith Kipyegon: victorieuse du 1500 m et médaillée d’argent au 5000 m. La victoire du Botswana au 400 m et au relais 4x400 m masculin illustre la montée en puissance du continent africain sur des épreuves dont il s'accapare petit à petit. La victoire de la Tanzanie au marathon masculin a également été l’un des moments forts de ces championnats. Très attendu sur 3000 m steeple, El Bakkali s’est distingué même s’il n’a pas conservé son titre. Assurer une telle longévité sur une épreuve aussi complexe et éprouvante n'est pas chose aisée. La compétition a aussi mis en lumière le renforcement des relais mixtes africains, avec l’équipe d’Afrique du Sud qui a réalisé le seul record continental africain, ce fut sur le 4x400 m mixte. Ce ci souligne un développement tactique et collectif intéressant sur le continent. Les performances africaines soulignent également la nécessité d’investissements ciblés dans les disciplines où le continent est traditionnellement puissant, avec un intérêt croissant pour les épreuves mixtes et collectives, gages d’une approche plus stratégique et inclusive de l’athlétisme. Ainsi, bien que la participation africaine soit solide, tant quantitativement que qualitativement, les résultats appellent à une réflexion stratégique pour les prochaines échéances afin d’accroître la compétitivité et la pérennité des succès dans un contexte mondial en constante évolution surtout tenant compte de la défaite des athlètes masculins sur 5 et 10 milles mètres. Au classement par pays, deux grandes déceptions africaines sont à signaler hélas: la chute de l’Éthiopie, qui passe de la 6e place en 2023 à la 22e, et, bien évidemment, celle du Maroc, qui descend de la 13e à la 35e place. Cette édition a donc confirmé le recul du Maroc qui, depuis plus de 20 ans, peine à renouer avec le succès hormis bien évidemment les réalisations du vaillant Soufiane. Les résultats ne peuvent même pas être considérés comme encourageants : sur les 18 athlètes engagés, seule une fille et un garçon ont pu terminer le marathon. les autres ont été contraints à l'abandon. Une seule fille, Raziki sur 800m avec un record personnel, est passée au second tour, et seulement deux garçons ont atteint la finale : El Bakkali bien sur et le jeune Salaheddine Ben Yazide, classé 5e sur 3000m sc aussi. Le Maroc, naguère acteur important, fait aujourd’hui face au défi du renouvellement pour rester compétitif face à une concurrence mondiale de plus en plus dense. La médiocrité des résultats interpelle donc à plus d’un titre et devrait inciter les responsables à tirer les conséquences de cette dégringolade, que l’opinion publique marocaine peine à digérer, comme en témoignent les nombreuses publications et échanges sur les réseaux sociaux. Le pays ne manque ni de savoir faire, ni de moyens, ni d'infrastructures, ni de cadres compétents et encore moins de volonté politique.

Participation politique au Maroc, crise de représentativité et émergence de nouvelles formes de contestations 161

Alors que le Maroc se prépare à une échéance électorale majeure en 2026, annoncée par Sa Majesté le Roi, qui la souhaite exemplaire, le paysage politique apparaît profondément bouleversé, voire déconnecté de la réalité. Un récent rapport du Centre Marocain de Conjoncture révèle que 91,5% des Marocains ne se reconnaissent pas dans les partis politiques et 94,8% ne leur font pas confiance. Ils jugent leurs performances faibles, un indicateur saisissant d’une crise de confiance et de représentativité sans précédent. S’agissant du Parlement, 89,5% des citoyens l’évaluent négativement. Ce taux d’insatisfaction est proche de celui enregistré pour le gouvernement: 87,3% en critiquent fortement le rendement, tandis que seulement 1,1% expriment une opinion positive à son égard. Plus inquiétant encore, c’est la compensation financière qui arrive en tête comme motivation pour voter pour tel ou tel, alors que l’appartenance à un courant politique ne représente que 13,7%. Constat préoccupant. Le taux de participation aux précédentes élections avait déjà constitué un indice révélateur d’un véritable décrochage politique. La situation actuelle n’est en fait qu’une expression prolongée de la défiance envers le système politique. Cette défiance, qui n’est pas nouvelle, s’est probablement considérablement accentuée. Le rejet dépasse désormais le simple désintérêt pour le vote. Il s’agit d’un "rejet global" du système partisan, perçu comme incapable de répondre aux attentes et aux besoins réels des citoyens. Ayant expérimenté diverses tendances politiques sans résultats probants, ceux-ci ont de plus en plus confiance uniquement en Sa Majesté le Roi et l'expriment haut et fort. La rupture est alimentée par des problèmes structurels : un taux de chômage des jeunes atteignant 36.7% en 2024 selon certaines sources, une précarité sociale croissante, et un sentiment d’abandon dans les zones rurales et enclavées. Ce qui est nouveau aujourd’hui, ce sont ces voix de plus en plus nombreuses qui s’élèvent hors des urnes et du calendrier politique tel que prévu par la Constitution. Le désintérêt pour les partis ne signifie pas un désengagement total. Bien au contraire, de nouvelles formes de participation politique émergent localement. À Aït Bouguemaz, dans le Haut-Atlas, comme dans de nombreux douars et hameaux, les habitants n’hésitent plus à réclamer des infrastructures essentielles et investissent la route pour se faire entendre. Partout, souvent poussée par la jeunesse, la population se mobilise pour dénoncer l’exclusion et le manque de perspectives économiques. Certains exigent le raccordement à l’eau potable, d’autres expriment un malaise diffus, une forme de ras-le-bol sans toujours lui donner une consistance claire. Le milieu urbain n’est pas en reste. À Agadir, des rassemblements ont alerté sur la crise du système de santé et les défaillances d’un hôpital qui fut naguère un fleuron de la santé publique. On rapporte même l’interdiction de manifestations devant certains autres hôpitaux dans d’autres régions. Lorsque ces actions, échappant aux cadres électoraux traditionnels, traduisent une volonté spontanée d’engagement citoyen, elles sont fort salutaires et légitimes. Mais lorsque les revendications sont teintées d’un langage idéologique, d’expressions nihilistes, voire manipulées par un populisme alimenté par quelques hommes politiques ou par des individus improvisés donneurs de leçons munis d’un téléphone ou d’un micro, la situation devient plus préoccupante. Il faut aussi souligner que les nominations hors-sol, la déconnexion d’un grand nombre de responsables avec la réalité, et l’inefficacité de programmations souvent coûteuses, n’aident guère. Face à cela, la population s’exprime à sa manière: en public, sur les réseaux sociaux, lors des rencontres de football ou de manifestations culturelles. Certains remettent même en question les choix stratégiques de l’État, dénoncent les projets de coupe du monde ou de TGV, et établissent des parallèles critiques entre leur région et les zones plus favorisées du pays. Ces revendications sont généralement perçues comme légitimes et recueillent un fort écho populaire. Le sentiment général est que l’équilibre que le Maroc a toujours cherché entre liberté et égalité ne satisfait plus. Les revendications traduisent un mal-être, un désaveu des politiques publiques, tant chez les entrepreneurs créateurs de richesse que chez ceux qui réclament davantage d’égalité, souvent dans l’idée implicite de prendre davantage à ceux qui ont pour redistribuer. Ceux qui contribuent, à juste titre d’ailleurs, estiment déjà donner beaucoup. Quant aux fonctionnaires, dont le salaire est assuré chaque fin de mois, ils sont eux aussi mécontents, leur pouvoir d’achat se dégradant année après année. Le discours politique officiel et les informations destinées à rassurer ne suffisent plus. Les citoyens demandent du concret, chez eux, dans leurs régions, dans leurs douars. Le maître mot est «tahmiche»: ce sentiment d’exclusion ressenti souvent à juste titre, bien que dans certains cas les citoyens en soient aussi responsables, que ce soit par leur vote envers des incompétents ou leur manque d’initiative. Les politiques d’assistanat jouent également ici un rôle non négligeable. Le plus préoccupant est que la jeunesse semble osciller entre désillusion devant la frustration et innovation dans ses modes d’expression. Elle projette une image d’elle-même revendiquant des droits, sans toujours envisager ses devoirs. Le rejet du système traditionnel ne signifie pas un abandon total de la sphère politique. Cette nouvelle génération, connectée et consciente des enjeux nationaux et mondiaux, privilégie des formes d’action plus directes et créatives. Cependant, cette marginalisation des institutions traditionnelles est un signal d’alerte: si aucune réforme concrète n’est engagée, le fossé entre gouvernés et gouvernants risque de se creuser davantage. Les élections de 2026 deviennent ainsi un rendez-vous crucial. Elles constituent un test majeur pour le Maroc. Face à la montée de l’abstention et de la contestation hors institutionnelle, elles pourraient soit confirmer la crise de confiance, soit amorcer un regain de participation. Pour cela, les partis et institutions doivent dépasser les discours et instaurer de véritables espaces de dialogue. Ils doivent aussi répondre aux revendications locales par des mesures concrètes, montrant que la politique peut changer le quotidien. Sans une réponse forte et crédible, ces élections risquent de n’être qu’une formalité dénuée de sens, accentuant encore le désenchantement populaire. Le Maroc se trouve à un tournant délicat où la société se réinvente politiquement en marge des partis traditionnels. L’enjeu des prochaines élections est donc bien plus qu’un simple scrutin: c’est celui de la reconquête d’une confiance et d’une représentation authentique, pour enfin engager le pays sur la voie de la confiance, de la stabilité pérenne et de la cohésion.

Athlétisme et sport au Maroc : entre déceptions et besoin de renouveau, La loi 30.09 : un cadre dépassé pour un sport en crise ... 220

Les championnats du monde d'athlétisme, qui se déroulent depuis quelques jours à Tokyo, constituent comme prévu une occasion pour l’opinion publique et la presse de souligner la faiblesse chronique et décevante d’une discipline qui, naguère, incarnait un élément de fierté nationale. Si ce n’était que le cas de l’athlétisme, on pourrait imputer ce constat uniquement à une mauvaise gestion. Mais le fait est là : y a-t-il une seule discipline sportive où les résultats soient à la hauteur des investissements et des budgets consentis ? Il n’y en a quasiment pas, à l’exception du football. Souvenons-nous des résultats et du niveau décevant de certains sportifs marocains aux Jeux olympiques de Paris, il n’y a pas si longtemps. Attention, ce constat ne cherche pas à trouver une excuse pour la médiocrité de nos résultats en athlétisme, ni à défendre les dirigeants dont la présence pèse depuis trop longtemps. Ces résultats révoltants tombent à point nommé avec la rentrée politique. Il ne serait pas inutile, dans ce contexte, de reparler du sport en général, et pourquoi pas de soulever la vraie question, celle sur laquelle peu s’attardent, celle qui détermine le cadre général de l’évolution du secteur. L’année dernière, une commission parlementaire a été créée pour examiner la question du sport, suite aux résultats de Paris. J’ai eu le privilège d’y participer et d’entendre aussi bien des députés que des acteurs du secteur, certains plus ou moins avertis. J'avais alors insisté sur la faiblesse et les incohérences du cadre juridique et réglementaire de notre sport. Mais, comme souvent avec ces commissions, rien de concret n’a suivi. Or, le sport n’est pas un simple divertissement ou une activité marginale sans impact. C’est un outil d’éducation, de cohésion sociale, de santé publique, et de rayonnement international, sans oublier ses retombées économiques certaines. Il mérite un cadre juridique à la hauteur de ces enjeux, un cadre incitatif et encourageant. Alors que bon nombre de spécialistes s’attardent sur des aspects de gestion et de gouvernance pour expliquer la dérive, rares sont ceux qui remontent plus loin, c’est-à-dire à la loi qui encadre l’activité. Promulguée en 2009, la loi 30.09 sur l’éducation physique et le sport devait incarner cette ambition pour un avenir meilleur. Il n’en fut rien. Présentée comme un tournant, elle s’est vite révélée un carcan, inadapté aux mutations démographiques rapides, aux besoins d’une jeunesse avide de reconnaissance, à ceux d’une société en métamorphose certaine, à l’évolution du sport mondial et à sa professionnalisation, aux nouvelles formes de gouvernance, à l’explosion des droits télévisés, et à la montée en puissance de l’économie sportive. À la nomination de Rachid Talbi Alami, il avait été question dès les premiers jours de réviser cette loi. Mais vite, il a été happé par la préparation et la gestion des Jeux Africains. Il n’en fut rien. À ce jour, la loi reste figée dans le temps, et le silence est total. Certains pseudo-spécialistes, éloignés des réalités du terrain sportif ou ne connaissant le sport que par le spectacle, diffusent que le problème n’est pas dans la loi, mais dans son application. Que dire de mieux, si ce n’est qu’ils sont déconnectés des réalités. Deux moments auraient dû entraîner la révision de cette fameuse loi : d’abord la lettre royale de 2008 adressée aux Assises nationales du sport. Il faut préciser que, bien que promulguée en 2009, le projet de loi lui, est antérieure aux assises qui appelaient à une refondation du sport national. Ensuite, l'occasion a été ratée à la promulgation de la Constitution de 2011 qui fait du sport un droit fondamental et une responsabilité de l’État. Aucune réforme n’a suivi. En conséquence, nous sommes en présence d’un texte dépassé, peu inspiré, peu incitatif, mal articulé avec les normes internationales; un texte qui n’a pas su définir clairement les concepts ni répartir distinctement les responsabilités entre ministères, fédérations, ligues, associations, comité olympique et paralympique. Cette immobilité arrange certains acteurs qui profitent du cadre flou, tout en laissant les autres dans l’ignorance de ses conséquences. Le texte n’encourage ni l'investissement, ni la transparence, ni la gouvernance démocratique, ni n'assure une gestion saine ou encore la protection des sportifs, notamment en matière de couverture sociale, de prévention des violences, ou encore de safeguarding. Les chiffres parlent d’eux-mêmes, et le résultat est accablant : à peine 350 000 licenciés toutes disciplines confondues, dans un pays de 36 millions d’habitants dont plus de la moitié a moins de 30 ans. Le potentiel est immense, mais malheureusement sous-exploité. Les performances internationales, malgré quelques réussites, restent fragiles au regard des moyens investis. Le sport marocain souffre d’un manque de structuration, freinant l’accès des jeunes et bloquant toute politique ambitieuse. C’est en fait une vision trop étroite du sport. Limiter le sport aux résultats du football professionnel ou à quelques médailles olympiques est une erreur stratégique. Le sport est aussi un enjeu de santé publique, de citoyenneté et de prévention sociale. En laissant les infrastructures se dégrader ou sous-utilisées, et en bloquant toute évolution législative, le Maroc prend le risque d’aggraver des fractures sociales et territoriales déjà profondes. Le courage politique est la seule voie si l’on souhaite sortir de cette ornière. Le Maroc ne peut plus se contenter d’une loi d’un autre âge, conçue sans inspiration ni compétences spécialisées. La réforme doit être profonde et porter sur plusieurs axes, avec une loi-cadre complète, aussi précise que possible et qui : - définit clairement les concepts de sport, de sportif, et d’activité physique, - clarifie les rôles des différents acteurs publics et privés, - renforce la gouvernance démocratique des fédérations, ligues, et clubs sportifs, - garantit une protection sociale et médicale véritable pour les sportifs, - élargit l’accès au sport, notamment pour la jeunesse et les zones rurales, - rétablit la formation des cadres de l’éducation physique avec des normes et cursus de qualité, - redonne à l’éducation physique sa véritable importance dans le milieu scolaire, y compris au primaire, - intègre les nouvelles pratiques sportives et les exigences environnementales. Seule une démarche audacieuse, inclusive et transparente permettra de libérer le potentiel sportif du Maroc et de respecter la promesse constitutionnelle : faire du sport un droit universel et un véritable levier de développement. C’est la condition sine qua non pour que, lors des prochains rendez-vous mondiaux, on ne vive plus de déconvenues, et que des millions de Marocains puissent pratiquer convenablement le sport. Quant aux résultats de l'athlétisme, pouvait-on espérer mieux ?

Sahara dit occidental : la déclaration de De Mistura, un tournant diplomatique ou une fuite en avant ? 239

L’envoyé personnel du Secrétaire général de l’ONU pour le Sahara dit occidental, Staffan de Mistura, a commis, dans la langue qu’il maîtrise le mieux pour exprimer ses émotions, l’italien, une déclaration d’une rare franchise. Un ton peu habituel chez les diplomates. Le langage était direct et sans ambiguïté possible. Il a dit en substance que le conflit du Sahara dit occidental n’est pas une question de « décolonisation », mais bel et bien un affrontement indirect entre le Maroc et l’Algérie. Il a ainsi brisé un tabou diplomatique et déconstruit une version entretenue pendant cinquante ans à coups de milliards de dollars par un régime militaire d’un autre temps, qui y projette ses frustrations et ses insuffisances. Pour la première fois, un émissaire onusien ose dire publiquement ce que chercheurs, diplomates et observateurs répètent en coulisses depuis près d’un demi-siècle. Depuis la Marche Verte de 1975, la question du Sahara oppose deux récits irréconciliables. **Le Maroc** considère, à juste titre, ce territoire comme partie intégrante de son intégrité territoriale. L'histoire et la géographie sont là pour le prouver. C’est désormais la position de Washington, Paris, Madrid ou encore Londres, sans parler de la quasi-totalité des pays arabes et de près de 110 autres États membres de l’ONU. Le Maroc, de bonne foi durant des décennies, n’a ménagé aucun effort pour trouver un terrain d’entente avec son voisin de l’Est. Lassé de l’animosité chronique et toxique d’Alger, il ira jusqu’à proposer en 2007 un plan d’autonomie pour la région, dans le cadre de sa souveraineté. Depuis, la quasi-totalité de la communauté internationale juge cette proposition comme la seule applicable. En réalité, c’est la seule sur la table : jamais la partie adverse n’a formulé une solution crédible, sinon la partition du Maroc. **L’Algérie**, de son côté, soutient militairement, diplomatiquement et financièrement son proxy, le Front Polisario, tout en niant son rôle direct dans le conflit. Elle continue de plaider pour un référendum d’autodétermination devenu irréaliste à mesure que les équilibres démographiques, politiques et sécuritaires ont évolué. Faut-il le rappeler, c’est cette même Algérie qui, en manipulant son proxy, avait tout fait pour faire capoter le référendum que Hassan II avait lui-même proposé. Jusqu’ici, l’ONU avait choisi de se réfugier derrière une neutralité de façade, parlant d’un « processus politique » à mener sous son égide. Mais chacun savait que, derrière les formules feutrées, il s’agissait d’un bras de fer stratégique entre Rabat et Alger. Dans ce contexte, comment comprendre les propos de De Mistura, sinon comme une sortie calculée à la veille de la réunion cruciale du Conseil de sécurité ? Cette fois-ci, elle survient après que plusieurs puissances, notamment les États-Unis, la France et le Royaume-Uni, ont soutenu ouvertement l’initiative marocaine d’autonomie. Deux lectures sont possibles : * S'agit il d'une **pression sur Alger** : en rappelant publiquement son rôle central ?De Mistura pousse ainsi l’Algérie à assumer ses responsabilités et à sortir de la posture commode du « simple observateur » qu’elle clame à qui veut bien l’entendre; * S'agit il d'un **constat d’impuissance** : le diplomate italien reconnaissant implicitement que l’ONU a échoué à imposer une solution et que l’issue dépend désormais d’un rapport de force politique au sein du Conseil de sécurité. Dans les deux cas de figure, l’Algérie est donc plus que jamais devant ses contradictions. Depuis cinquante ans, Alger a contribué à figer ce conflit, au prix de coûts considérables : * un **blocage durable de la construction maghrébine**, qui prive l’Afrique du Nord d’une intégration économique vitale, * une **érosion des opportunités régionales** dans les secteurs de l’énergie, du commerce et de la sécurité collective, * un **fardeau pour la communauté internationale**, avec une mission onusienne (MINURSO) incapable de remplir son mandat, mais dont le financement et le cout se poursuivent indéfiniment. Cette politique a progressivement isolé l’Algérie sur certains fronts diplomatiques, tandis que Rabat engrange des soutiens croissants, notamment après la reconnaissance américaine de la souveraineté marocaine sur le territoire en 2020. Va-t-on enfin vers une clarification historique ? La question centrale est désormais la suivante : le Conseil de sécurité est-il prêt à franchir un cap ? Deux options s’offrent à lui : * **entériner définitivement l’approche marocaine**, en considérant le plan d’autonomie comme la seule base sérieuse de négociation, * ou **maintenir la fiction diplomatique** d’un processus de décolonisation, au risque de prolonger un conflit qui mine la crédibilité de l’ONU et handicape la stabilité régionale. En mettant Alger face à ses responsabilités, De Mistura a changé le ton du débat. Même si son geste peut être lu aussi comme un signe d’agacement ou un dernier avertissement, il a eu le mérite de ramener la réalité politique au centre de la scène. L’avenir du Sahara dit occidental ne dépend plus de rapports techniques ni de formulations ambiguës : il exige une volonté politique claire. Et tôt ou tard, cette volonté devra mettre fin à une anomalie historique qui coûte cher au Maghreb, à l’Afrique et au monde. Elle fragilise de surcroît la crédibilité du système multilatéral. Staffan de Mistura est allé plus loin que ses prédécesseurs. Il aura mérité, à défaut d’autre chose, la médaille de la franchise. Le Conseil de Sécurité n'aura plus la même lecture de la question. Il devra changer de cap; le vent a définitivement tourné.

Relation des marocains à la loi: un grand malentendu... 245

La relation entre les Marocains et la loi révèle une grande ambiguïté, nourrie par une accumulation de paradoxes et de contradictions historiques, culturelles et politiques. Elle ne s’explique pas seulement par un déficit de communication ou de pédagogie, mais par une perception profondément ancrée où la loi est vue non comme un cadre collectif à respecter par conviction, mais comme une contrainte extérieure, souvent imposée et rarement intériorisée. D’abord, il faut souligner l’ignorance, parfois volontaire, de l’existence même de nombreuses lois. Dans bien des cas, le citoyen marocain ne découvre un texte qu’au moment où celui-ci lui est opposé dans une situation conflictuelle. Ce rapport réactif, et non proactif, à la loi engendre des comportements paradoxaux : l’acceptation résignée lorsqu’elle s’impose avec force, mais aussi le recours aux excuses, aux justifications ou à l’ignorance feinte dès que son application devient contraignante. À ce déficit de connaissance s’ajoute un rapport ambivalent : la loi est respectée, non par adhésion morale, mais par crainte de la sanction. La circulation routière en est l’illustration la plus éloquente : la présence d’un agent entraîne le respect scrupuleux du code, tandis que son absence libère un comportement marqué par l’anarchie. Autrement dit, l’autorité supplée à la conviction citoyenne. Mais le problème ne réside pas seulement dans le comportement individuel. Le cadre légal lui-même souffre d’un manque d’actualisation et d’adaptation. Nombre de lois marocaines sont héritées d’une époque révolue, conçues dans un autre contexte social, et peinent à répondre aux réalités d’aujourd’hui. Le processus législatif, trop long et souvent opaque, accentue le décalage entre les textes et les aspirations citoyennes. Les débats publics sur les projets de loi sont rares, voire inexistants, et la société civile n’y trouve qu’un espace marginal. Cette carence démocratique est aggravée par la passivité chronique des partis politiques et le déclin de l’adhésion syndicale, ce qui prive la scène publique d’un véritable débat contradictoire. La situation est aussi conséquence de la langue utilisée quand débat il y a. Les projets de loi sont écrits, débattus, publiés et appliqués dans une langue qui n'est pas celle du quotidien des marocains. À cela s’ajoute le sentiment de l'inefficacité institutionnelle : un parlement marqué par un déficit de compétence et de sérieux, une élite politique parfois déconnectée, et des collectivités locales incapables de traduire les besoins des citoyens en textes et décisions efficaces. C'est ainsi que certaines lois apparaissent comme déconnectées, voire étrangères, aux réalités sociales. Elles criminalisent parfois des comportements anodins, qui ne nuisent ni à l’individu ni à la collectivité, mais qui traduisent l’imposition d’une morale conservatrice au détriment de la liberté individuelle. La morale religieuse n'est jamais trop loin. D’où la question cruciale : où s’arrête la loi et où commence la morale ? Et surtout, quelle place donner à l’éthique dans la gouvernance d’un pays en pleine mutation, un pays qui aspire au développement et à la modernité et qui fait des efforts colossaux dans ce sens. Face à ces décalages, les citoyens développent des stratégies d’adaptation, parfois de survie. La loi devient modulable, respectée ou non selon la situation, selon l’œil de l’autorité. Le respect n’est plus une conviction, mais un calcul. Mais peut-on exiger le respect d’une loi perçue comme illégitime, inutile ou injuste ? Peut-on maintenir en vigueur des textes que la majorité des citoyens contournent systématiquement, et que même les agents chargés de les appliquer transgressent à titre individuel ? Ce rapport ambigu se construit dès l’enfance, dans la transmission des normes sociales. L’enfant apprend à l’école l’interdiction de l’alcool en respect de la religion et de la loi, mais voit chez lui ou dans son entourage une consommation banalisée. On lui enseigne le respect du code de la route, mais son père brûle les feux rouges hors du regard de la police. Cette éducation contradictoire crée une confusion durable entre les valeurs proclamées et les pratiques vécues, renforçant l’idée que la loi n’est pas une règle universelle mais une contrainte contextuelle. Il y a donc ici un sentiment de peur et non de respect des lois, un sentiment qu'elles sont pour les autres et pas pour soi; une perception que la loi est imposée et n'est pas là pour la protection des droits de chacun et de tous. Les réseaux sociaux et certaines voix publiques, comme vient de le faire la youtubeuse Maysa, contribuent à révéler ces incohérences. Elle a montré dans une vidéo les multiples lois marocaines qui, bien qu’encore en vigueur, ne sont presque jamais appliquées. Ce constat illustre une permissivité implicite qui mine la crédibilité de l’État de droit. Une loi qui existe sans être appliquée devient un simple symbole, voire un instrument de sélectivité arbitraire. Elle doit être à la limité révisée. La loi n’a pas vocation à être un simple outil de contrôle, encore moins une fin en soi. Elle doit permettre l’harmonie sociale, protéger les libertés et réguler la vie collective. Elle doit évoluer avec son temps, refléter les aspirations de la société et éviter d’imposer des schémas de pensée dépassés. Aujourd’hui, les Marocains ont changé, leurs modes de vie ont évolué, mais le cadre légal et la mentalité collective restent figés dans des représentations anciennes. Beaucoup parlent ouvertement d’«hypocrisie sociale», dénonçant ce double langage entre parole et comportement en public, discours officiel et pratiques réelles. Sortir de cette ambiguïté exige une double révision des choses : d’un côté, une réforme juridique audacieuse, qui adapte les lois aux réalités sociales et aux valeurs contemporaines ; de l’autre, un travail de sensibilisation et d’éducation pour réconcilier le citoyen avec le droit. Cette transformation ne peut réussir que si les Marocains acceptent de rompre avec l’ambivalence sociale et le dédoublement de personnalité qui gangrènent les comportements quotidiens. La réflexion sur la relation entre le citoyen marocain et la loi ouvre ainsi un champ plus large : celui de l’éthique, de l’évolution sociale et de la modernisation du cadre légal. Un État de droit ne peut prospérer sans adhésion collective, et une société ne peut se construire sur des règles que tous s’emploient à contourner. Redonner à la loi sa légitimité et sa crédibilité, c’est poser les bases d’un vivre-ensemble plus cohérent, plus juste et plus respecté. A suivre les joutes autour de la moudawana et autres projets de lois, entre le ministre de la justice et certains parlementaires d'une certaine tendance politique qui se pense gardienne du temple, il s'avère difficile d'avancer à la vitesse nécessaire par les temps qui courent...

“Si t es pas pressé pose ta moto et vas marcher” 218

Ces doux mots ont été délicatement glissés a travers mon casque par un livreur Glovo parce que j ai eu le culot de m arrêter au feu rouge et de l empêcher de le bruler. A force de les côtoyer, j ai fini pas comprendre la devise des livreurs: un vrai RAJEL ne sait pas ou se trouve le frein. Slalome entre les voitures , fracasse des rétroviseurs, raye des portieres, harcèle les motos qui osent faire autrement mais ne freine ni ne pose tes pieds à terre sous aucun prétexte. Les seconds illuminés auxquels j ai du m adapter ces derniers jours sont les chauffeurs de bus. Atteints de cécité selective , ils ne voient que leur station d arrêt , le reste de ce qui les entourent étant insignifiant. On dirait un éléphant qui sait qu’ il se trouve dans un magasin de porcelaine, il décide de faire des claquettes , et exige des vases, assiettes et autres objets délicats de faire attention à ne pas se faire écraser par son énorme corpulence. Le chauffeur de taxi ,lui, c’ est une autre histoire. En fait c est un agent secret au service de moul lgrima ( Allah ye3fou). Moralité et légalité sont secondaires voire nocives. Tout les moyens sont bons pour éliminer les nuisances, nous autres usagers de la route, et la concurrence. Arrêts soudains, changement de direction brusques, démarrage agressif. Pour finir , mon préféré, le conducteur de trottinette. Il fait tout ce qu’ il ne faut pas faire: pas de casque , enfin si , un casque Bluetooth, il a son telephone a la main et le consulte sans hesitation, sandale et short en toute détente, brule des feux, roule a contre sens.... bref une insolente insouciance. A mes yeux , le conducteur de trottinette est l equivalent d un gars qui fait du nudisme au pole nord, entouré d ours affamés et qui est persuadé de pouvoir revenir en un seul morceau après sa petite balade. Le 2 roues novice que je suis en a vu des vertes et des pas mures pendant ce que j appelle désormais mon stage d initiation casaoui. Un formatage s impose: ici on respecte le code de la déroute.

Le Maroc, 18e puissance mondiale aux Championnats du Monde d’athlétisme grâce à une histoire riche en médailles... 292

La mémoire sportive nationale retient avec fierté le très riche palmarès du pays, cumulé depuis l’avènement des championnats du monde d’athlétisme en 1983. Cette idée est née d’un président de l’IAAF, visionnaire et novateur, l’Italien Primo Nebiolo. Le monde de l’athlétisme s’était alors réuni à Helsinki pour une expérience inédite. L’athlétisme commençait tout juste à organiser certains meetings de qualité et à peine à tolérer que les athlètes perçoivent un pécule pour leurs prestations. Jusqu’alors, au niveau mondial, les athlètes ne se retrouvaient que lors des Jeux Olympiques, sans droit à une rémunération ni à la conclusion de contrats commerciaux. Si le Maroc n’était pas présent lors des premiers Jeux Olympiques, il marquera cette édition inaugurale des championnats du monde en compagnie de deux autres pays africains : l’Éthiopie, qui remporta une médaille d’argent, et le Nigéria, qui, comme le Maroc, décrocha un bronze. Depuis, le Maroc a assuré une certaine continuité avec des résultats très honorables. Notamment une 5e place en 1999 à Séville, une édition marquée par une controverse : Nezha Bidouane fut privée, à tort, de la médaille d’or aux 400 m haies à cause d’une erreur de jugement. Malgré un recours auprès du jury et une preuve manifeste apportée par la photofinish de gauche, la décision ne fut pas révisée. Le président Nebiolo avait alors promis de réparer cette injustice à la première réunion du conseil de l’IAAF, hélas il décéda entre-temps. Il fut remplacé par le Sénégalais Lamine Diack, président du jury qui refusa la révision du résultat, probablement pour ne pas désavouer les officiels de la compétition. Lors de cette édition de Séville, le Maroc remporta cinq médailles, avec notamment l’or de Hicham El Guerrouj aux 1500 m et de Salxah Hissou aux 5000 m. Deux autres médailles d’argent furent décrochées par Nezha Bidouane aux 400 m haies et Zahra Ouaaziz aux 5000 m, tandis qu’Ali Ezzine obtenait le bronze aux 3000 m steeple. Ces exploits, réalisés sous une forte chaleur et dans une ambiance particulière, permirent au Maroc de se hisser à la cinquième place du classement mondial des médailles. Il convient de rappeler que ce succès s’est inscrit au tout début du règne de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, qui a entouré les athlètes de sa sollicitude royale généreuse. Malgré une baisse récente du nombre de médailles, le Maroc occupe aujourd’hui encore la 18e place mondiale au tableau des médailles des championnats du monde d’athlétisme. C’est Said Aouita qui avait ouvert le bal lors de la première édition à Helsinki en 1983, en remportant le bronze sur 1500 mètres. Avec un peu plus d'expérience, il aurait pu remporter la course, dominée par le Britannique Steve Cram en seulement 3 minutes 41 secondes 59, et l'Américain Steve Scott, deuxième. Le Maroc était alors vraiment nouveau à ce niveau de la compétition. Parmi les athlètes individuels, la légende Hicham El Guerrouj est aujourd’hui le marocain le plus titré aux championnats du monde d’athlétisme, avec six médailles : quatre en or aux 1500 mètres, et deux en argent aux 1500 m et 5000 m. L'autre légende, Nezha Bidouane domine le palmarès féminin avec trois médailles mondiales, dont deux en or et une en argent. Elle reste, comme Hicham El Guerrouj sur 1500 m, la plus titrée au monde sur 400 m haies. L’analyse des résultats montre que c’est sur 1500 m que le Maroc compte le plus de médailles, avec notamment les quatre or d’Hicham El Guerrouj, et l’argent d’Adil Kaouch, ancien champion du monde junior. S’ajoutent aussi Said Aouita et Abdelati Iguider, qui ont chacun une médaille de bronze sur cette distance. Chez les femmes, c’est aux 400 m haies que le pays compte le plus de médailles, grâce à Nezha Bidouane. Le bilan historique de l’athlétisme marocain aux championnats du monde est riche : douze athlètes masculins et quatre féminines ont porté le Maroc à ce niveau dans sept disciplines : 400 m haies, 800 m, 1500 m, 5000 m, 10 000 m, 3000 m steeple et marathon. On n'oublie pas non plus le saut en longueur avec la 4e place de Yahya Berrabah aux championnats du monde 2011 à Daegu. Pour la 20e édition, débutant le 13 septembre à Tokyo, le Maroc participe avec une vingtaine d’athlètes. Les espoirs reposent notamment sur Soufiane El Bakkali, qui pourrait rejoindre Hicham El Guerrouj au nombre de médailles d’or en cas de victoire. Fatima Ezzahara Gardadi est également citée comme une potentielle médaillée, son exploit en 2023 à Budapest, où elle remporta le bronze au marathon, restant dans toutes les mémoires. Résumé du palmarès marocain aux championnats du monde d’athlétisme à travers son histoire : - 1ère édition, Helsinki 1983 : Said Aouita, bronze aux 1500 m; Classement du Maroc 21e - 2e édition, Rome 1987 : Said Aouita, or aux 5000 m; Classement du Maroc 9e - 3e édition, Tokyo 1991 : Moulay Brahim Boutayeb, bronze aux 5000 m; Khalid Sekkah, bronze aux 10 000 m; Classement du Maroc 28e - 4e édition, Stuttgart 1993 : aucune médaille - 5e édition, Göteborg 1995 : Hicham El Guerrouj, or aux 1500 m; Khalid Sekkah, argent aux 10 000 m; Khalid Boulami, argent aux 5000 m; Zahra Ouaaziz, bronze aux 5000 m; Classement du Maroc 25e - 6e édition, Athènes 1997 : Hicham El Guerrouj, or aux 1500 m; Nezha Bidouane, or aux 400 m haies; Khalid Boulami, argent aux 5000 m; Salah Hissou, bronze aux 10 000 m; Classement du Maroc 6e - 7e édition, Séville 1999 : Hicham El Guerrouj, or aux 1500 m; Salah Hissou, or aux 5000 m; Nezha Bidouane, argent aux 400 m haies; Zahra Ouaaziz, argent aux 5000 m; Ali Ezzine, bronze aux 3000 m steeple; Classement du Maroc 5e - 8e édition, Edmonton 2001 : Nezha Bidouane, or aux 400 m haies; Hicham El Guerrouj, or aux 1500 m; Ali Ezzine, argent aux 3000 m steeple ; Classement du Maroc 10e - 9e édition, Paris 2003 : Jaouad Gharib, or au marathon; Hicham El Guerrouj, or aux 1500 m; Hicham El Guerrouj, argent aux 5000 m; Classement du Maroc 9e - 10e édition, Helsinki 2005 : Jaouad Gharib, or au marathon; Hasna Benhassi, argent aux 800 m; Adil Kaouch, argent aux 1500 m; Classement du Maroc 10e - 11e édition, Osaka 2007 : Hasna Benhassi, argent aux 800 m; Classement du Maroc 28e - 12e à 14e éditions (Berlin 2009, Daegu 2011, Moscou 2013) : pas de médaille - 15e édition, Pékin 2015 : Abdelati Iguider, bronze aux 1500 m; Classement du Maroc 32e - 16e édition, Londres 2017 : Soufiane El Bakkali, argent aux 3000 m steeple; Classement du Maroc 31e - 17e édition, Doha 2019 : Soufiane El Bakkali, bronze aux 3000 m steeple; Classement du Maroc 31e - 18e édition, Eugène 2022 : Soufiane El Bakkali, or aux 3000 m steeple; Classement du Maroc 22e - 19e édition, Budapest 2023 : Soufiane El Bakkali, or aux 3000 m steeple; Fatima Zahra Gardadi, bronze au marathon; Classement du Maroc 15e.

Le Maroc et la Renaissance du Cannabis : Histoire, Régulation et Enjeux Économiques Actuels 302

Le Maroc a amorcé une phase majeure dans la structuration de son industrie du cannabis, avec l’autorisation de commercialisation de 67 produits dérivés: 26 cosmétiques et 41 compléments alimentaires, répondant aux normes et dûment enregistrés auprès de l’Agence Marocaine du Médicament et des Produits de Santé. L'étape est préalable à leur mise sur le marché national ou leur exportation. L’Agence Nationale de Régulation des Activités liées au Cannabis, par sa vigilance, quant à elle, reflète la volonté du pays de préserver sa crédibilité auprès des investisseurs et partenaires étrangers dans un marché mondial en expansion. Alors que bon nombre de citoyens, pensent que le kif avait été interdit parce que nocif pour la santé, un rappel historique permet de comprendre ce qui s’est réellement passé et pourquoi cette plante miraculeuse s’est retrouvée comme par magie dans le viseur de la lutte antidrogues. Le chanvre a connu multiples usages pendant des millénaires. Fibre textile robuste, il servait à confectionner les voiles et cordages des bateaux. Sans cela, l’humain n’aurait pu naviguer longtemps et loin. Les premiers papiers imprimés et les vêtements dans plus d'une région, étaient aussi à base de chanvre. Sa culture nécessitait peu de travail, peu d’eau, faisant d’elle une concurrente redoutable du coton. L’interdiction du cannabis doit être relue à l’aune de la révolution industrielle et de l’essor du coton à partir du XIXe siècle. Les machines à filer et tisser, conçues pour le coton, firent de celui-ci la fibre dominante, favorisant son essor massif. De plus, les empires coloniaux britannique et américain exploitaient de vastes plantations avec une main-d’œuvre servile, d’abord par l’esclavage puis par des travailleurs faiblement rémunérés. Ces puissants intérêts mirent le chanvre en difficulté. Le virage décisif remonte aux années 30 aux États-Unis, quand les industries du coton, du papier et l’industrie chimique émergente, notamment avec les fibres synthétiques, s’allient pour éliminer le chanvre. Un certain Harry Anslinger, alors chef du Bureau Fédéral Américain des Narcotiques, sans doute de connivence avec les intérêts des grands groupes industriels, mène une campagne combinant à dessein chanvre industriel et cannabis récréatif. En 1937, le Marihuana Tax Act interdit la culture du chanvre. Propagande et intérêts économiques aidant, cette politique s’exporte à travers le monde. Par une Convention unique sur les stupéfiants, en 1961, l’ONU classe le cannabis parmi les drogues à contrôle strict, marginalisant ainsi durablement le chanvre. Le coton devient alors la fibre dominante au profit des réseaux industriels. Au Maroc, le kif, forme traditionnelle de cannabis souvent mélangée au tabac et consommée dans le sebsi, est au cœur d’une histoire riche et complexe, marquée par des dynamiques sociales, politiques et économiques. Depuis des siècles, le kif est cultivé principalement au nord autour de Chefchaouen, Ketama ou Issaguen. Loin d’être seulement une plante illégale, il était historiquement toléré et perçu comme essentiel à la subsistance locale. Utilisé autant pour ses vertus sociales que médicinales, il s’inscrivait dans le quotidien des populations quasiment partout. Dès 1906, est crée une entreprise pour assurer le contrôle sur le kif. Sous le Protectorat, elle prend le nom de Régie du Kif et des Tabacs. Les motifs sont surtout fiscaux à partir de 1917. Les autorités espagnoles au nord appliquèrent des règles plus souples, par pragmatisme politique face aux tribus locales. A l’indépendance, le Maroc hérite d’un dilemme complexe: le kif est profondément enraciné dans la société mais fait face à des pressions internationales grandissantes. Sous Mohammed V puis Hassan II, le pays adopte des mesures progressives. Le monopole d’État est supprimé en 1957-1958, la culture devient illégale, même si dans certaines zones historiques du Rif une tolérance tacite a perduré. Les années 1970 marquent un durcissement sous la pression croissante des États-Unis et de l’Europe. La loi marocaine de 1974 sur les stupéfiants interdit strictement la culture, la consommation et la commercialisation du kif. Pourtant, malgré la répression accrue, la production clandestine explose, portée par une demande européenne vigoureuse. Le Rif s’affirme comme l’un des bassins mondiaux de résine de cannabis. Après des décennies de prohibition et de conflits socio-économiques liés au kif, et sous la pression de scientifiques et de la population au vu de l'évolution à travers le monde, le Maroc amorce un virage en 2021 avec une loi encadrant l’usage légal du cannabis à des fins médicales, pharmaceutiques et industrielles. La consommation récréative reste interdite. L’État s’efforce d’intégrer progressivement les cultivateurs dans une filière légale et contrôlée, réduisant l’informalité et améliorant les conditions économiques des régions concernées. L’histoire du kif au Maroc est une trajectoire jalonnée de tolérance millénaire, de régulations coloniales, d’interdictions décidées sous pression internationale, avant d’ouvrir la voie à une récente reconversion vers un usage intelligent, légal et encadré. Aujourd’hui, quasiment partout, le chanvre retrouve une nouvelle reconnaissance. Moins gourmand en eau, respectueux des sols, produisant graines, huile et matériaux isolants naturels, il s’affirme comme un pilier de la transition écologique. La plante interdite pour protéger des intérêts économiques puissants, cherche désormais à reprendre sa place historique et naturelle. Cette renaissance est particulièrement visible au Maroc. La surface cultivée en chanvre légal a plus que triplé en 2025 avec 4 400 hectares semés, principalement de la variété locale «baladiya», signe tangible d’un essor après des décennies d’informalité. C'est un levier de revitalisation économique pour les régions du Rif, traditionnellement dépendantes d’une économie souterraine. La légalisation adoptée en 2021 vise à canaliser une production historique vers un cadre réglementé, tout en créant une industrie à forte valeur ajoutée. Au-delà de la culture agricole, c’est toute une chaîne de transformation, de conditionnement, de certification et d’exportation qui se met en place, générant des recettes fiscales et améliorant l’attractivité du Maroc pour les investisseurs internationaux. Il ne s’agit plus seulement de cultiver du cannabis, mais de développer une industrie structurée, respectueuse de normes strictes, capable de s’imposer sur un marché mondial dynamique. Cette mutation économique est perçue comme une chance de réconcilier un secteur longtemps illégal avec les mécanismes d’une économie puissante. Les défis restent cependant nombreux, depuis la régulation stricte jusqu’à la lutte contre les détournements illicites, en passant par l’organisation des coopératives et l’adaptation fiscale. Mais le cap est clair: transformer un héritage agricole ancien en moteur de croissance inclusive et d’intégration économique durable.

Stade Moulay Abdallah prouesse architecturale et défi d’un stade moderne face aux réalités sociales 359

L’inauguration du stade du Complexe sportif Moulay Abdallah de Rabat, entièrement rénové, a marqué un moment fort d’émotion et de fierté nationale. Cadres, ingénieurs, ouvriers, artisans et techniciens ayant contribué à ce vaste chantier ont réservé un accueil chaleureux et empreint de reconnaissance à Son Altesse Royale le Prince Héritier Moulay El Hassan. Par leurs applaudissements et leurs regards enthousiastes, ils célébraient à la fois l’aboutissement d’un projet d’envergure et leur attachement profond à une monarchie séculaire. Conçu et réalisé exclusivement par des compétences marocaines, le nouveau stade illustre une véritable prouesse en matière de modernisme, de technologie et de rapidité d’exécution, puisque sa reconstruction n’a nécessité que quelques mois. Avec son architecture audacieuse et ses équipements de pointe, l’enceinte a tout pour devenir bien plus qu’un simple lieu de football. La question de la rentabilisation d’infrastructures sportives d’une telle ampleur reste pourtant au cœur du débat. Certains redoutent qu’elles se transforment en « éléphants blancs », rappelant les critiques formulées à l’époque contre l’autoroute Rabat–Casablanca ou, plus récemment, le TGV Tanger–Casablanca. Des projets qui, après avoir été décriés, sont aujourd’hui plébiscités par la majorité de leurs anciens détracteurs. À l’international, de nombreux exemples démontrent qu’un stade peut être un moteur économique et culturel lorsqu’il est pensé comme une plateforme multifonctionnelle. Aux États-Unis, le MetLife Stadium (New Jersey) ou encore le Levi’s Stadium (Californie) accueillent aussi bien des matchs de NFL que des concerts, salons et événements d’entreprise. Le Mercedes-Benz Stadium d’Atlanta, inauguré en 2017, est devenu une référence mondiale grâce à sa modularité et à son gigantesque écran circulaire. En Europe, le Tottenham Hotspur Stadium de Londres a intégré la NFL à son calendrier, en plus des concerts et manifestations diverses. Le Parc Olympique Lyonnais a été pensé comme un véritable village comprenant hôtels, commerces et espaces polyvalents. À Madrid, le Santiago Bernabéu rénové illustre la transformation d’un stade en hub économique et culturel, accueillant spectacles immersifs, expositions et événements d’envergure. Pour qu’un stade vive au quotidien, il doit s’ouvrir à des usages multiples : concerts et festivals, expositions et salons, événements d’entreprise, sports diversifiés, mais aussi tourisme grâce aux visites guidées ou aux musées. Le Complexe sportif Moulay Abdallah possède toutes les caractéristiques pour s’inscrire dans cette logique. Au-delà des grandes compétitions footballistiques prévues après 2030, cette enceinte pourrait devenir un centre névralgique de la capitale, accueillant spectacles, événements culturels et activités touristiques. Sa gestion devra être innovante, ouverte à la diversité des usages et inspirée des meilleures pratiques internationales. Ce défi n’est pas seulement celui d’un stade, mais celui de l’avenir des infrastructures sportives marocaines : les transformer en lieux de vie, génératrices de richesse et de culture, au service de la société. Le Complexe Sportif Prince Moulay Abdallah, joyau d’architecture et de savoir-faire national, a désormais entre ses murs toutes les clés pour prouver que les grands projets marocains ne sont pas des rêves coûteux, mais des leviers de modernité et de développement. Mais il y a plus urgent, et sans doute plus inquiétant. Le lendemain de l’inauguration historique, l’équipe nationale marocaine recevait au complexe son homologue du Niger. Et déjà, les premiers problèmes sont apparus. À l’issue du match, la pelouse a été envahie par une horde de spectateurs mal inspirés. L’incident, largement commenté sur les réseaux sociaux, a suscité l’indignation des citoyens. Beaucoup dénoncent ce comportement jugé irresponsable et exigent des sanctions exemplaires contre les fauteurs de trouble. Cet épisode soulève une question de fond : la conception des nouveaux stades, qui laisse un accès plus direct entre tribunes et pelouse, n’est-elle pas un pari risqué dans un contexte où la ferveur du public peut rapidement tourner à la violence ? Au Maroc, où chaque match mobilise déjà un dispositif policier conséquent, l’absence de barrières infranchissables pourrait s’avérer une erreur architecturale aux conséquences lourdes. Car si les supporters de l’équipe nationale sont généralement considérés comme dociles, qu’en sera-t-il lorsque ces enceintes accueilleront les grands clubs du Royaume, connus pour l’extrême passion souvent débordante de leurs publics ? À cela s’ajoutent des incivilités relevées et décriées en ligne : des spectateurs se ruant sur le buffet avant la mi-temps, d’autres se bousculant aux sorties mal organisées, sans compter les gradins laissés dans un état déplorable, jonchés de détritus. De quoi gâcher la fête par ceux-là mêmes qui devaient l’honorer. Ainsi, le défi à relever est double : il concerne à la fois l’excellence architecturale et technologique de l’infrastructure, mais aussi la gestion humaine et sociale qui doit l’accompagner pour que cet écrin devienne un véritable lieu de rassemblement convivial et sécurisé. La réussite du Complexe sportif Moulay Abdallah ne se mesurera pas uniquement à la qualité de ses gradins ou de sa pelouse, mais aussi à sa capacité à incarner une passion responsable, un exemple de civisme et un catalyseur d’unité nationale autour des valeurs du sport. En ce sens, ce stade ne peut être qu’un tremplin vers une nouvelle ère pour le sport marocain, une ère où modernité rime avec responsabilité, où infrastructure rime avec inclusion, et où la fête sportive toujours rester un moment de joie partagée et d’honneur collectif. **La réussite architecturale du stade Moulay Abdallah est indéniable. Mais son avenir se jouera moins dans la beauté de ses lignes que dans la discipline de ses publics et la rigueur de sa gestion. Un stade peut être un joyau national ; il ne doit jamais devenir un miroir de nos dérives collectives.** .

La politique marocaine en Afrique : une dynamique engagée et fédératrice... 407

Le Maroc, sous le règne de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, mène une politique africaine volontariste et inclusive, visant à renforcer ses liens économiques, politiques, sociaux et culturels avec le continent. Cette stratégie privilégie un bilatéralisme pragmatique, favorisant l’intégration économique africaine, la coopération sud-sud et des partenariats stratégiques. Des accords ont été signés avec plus de 40 pays africains. Le retour du Royaume à l’Union africaine en 2017 a quant à lui marqué un tournant majeur dans cette stratégie et devenu un véritable accélérateur. Le Maroc s’intéresse aussi à la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf) comme relais de croissance. Parmi les projets clés dans cette perspective, le gazoduc Nigeria-Maroc, long de 5 600 km. Il reliera l’Afrique de l’Ouest à celle du Nord, et transportera quelques 30 milliards de m³ de gaz naturel par an. Il améliorera l’accès à l’énergie pour pas moins de 400 millions de personnes dans 13 pays. Il s’inscrit dans la stratégie marocaine de transition énergétique. Estimé à plus de 25 milliards de dollars, ce projet apporte des retombées majeures pour la sécurité énergétique et le développement régional dans la complémentarité. Le Maroc s’engage aussi fortement dans l’éducation et la formation des compétences, offrant chaque année près de 15 000 bourses à des étudiants de 49 pays. Environ 20 000 étudiants africains sont accueillis annuellement, dans des domaines tels que ingénierie, médecine, finance ou sciences sociales, grâce à l’Agence Marocaine de Coopération Internationale (AMCI). Ce programme ambitieux se veut former une nouvelle génération de cadres et renforce les échanges scientifiques et culturels. L’économie marocaine est pour sa part bien implantée en Afrique avec plus de 1 000 entreprises actives dans les secteurs bancaire, immobilier, télécom, agriculture et infrastructures. Attijariwafa Bank et BMCE Bank of Africa ou encore le Groupe Banque Populaire, sont présents dans plus de 26 pays, générant des centaines de millions de dirhams en Afrique subsaharienne. Ces institutions, avec 45 filiales et 4 succursales, réalisent environ 23% de leur chiffre d’affaires sur le continent, facilitant le financement des projets et l’intégration financière régionale. Wafa Assurance et le groupe Saham renforcent également cette présence dans de nombreux pays. Le système de santé marocain, reconnu pour ses infrastructures modernes et son personnel compétent, attire chaque année des milliers d’Africains pour des soins divers, renforçant les liens humains. Le Maroc développe aussi des projets dans l’agriculture durable, les énergies renouvelables, la formation professionnelle et les infrastructures, soutenus par la Fondation Mohammed VI pour le Développement Durable. Plus de 60 % des IDE marocains sont dirigés vers l’Afrique. Les échanges commerciaux du Maroc avec l’Afrique restent encore modestes par rapport à ses échanges totaux : environ 7 à 8 % du commerce extérieur marocain. La marge de progression est très grande et prometteuse. Ces échanges ont fortement progressé. En 2023, le volume total des échanges commerciaux entre le Maroc et les pays africains s’est élevé à 52,7 milliards de dirhams. Cela représente une croissance de 45 % par rapport à 2013, où ce volume était de 36 milliards de dirhams avec une croissance annuelle moyenne d’environ 10%. Maroc Telecom, présent dans 10 pays, dessert environ 54 millions de clients et contribue à l’intégration numérique. Des groupes comme Ynna Holding, Alliances ou Addoha mènent des projets majeurs dans plusieurs pays, notamment la construction de logements et de centres hospitaliers. En agriculture, OCP Africa opère dans 18 pays, formant plus d’1,5 million d’agriculteurs et fournissant des engrais adaptés aux terres et types d'agricultures locales. Son programme Agribooster facilite l’accès aux intrants, financements et marchés, stimulant la productivité et la sécurité alimentaire. OCP investit aussi dans des unités de mélange et de stockage d’engrais dans plusieurs pays et collabore à des projets innovants avec USAID et la Banque mondiale, notamment dans la production d’ammoniac vert. SOMAGEC, acteur portuaire marocain majeur, réalise des projets en Guinée équatoriale, au Sénégal, en Mauritanie, au Bénin et à Djibouti, employant des milliers de personnes. Africa Motors, filiale d’Auto Hall, développe la production et la distribution automobile en partenariat avec Dongfeng pour plusieurs marchés africains. Le sport est également un levier de coopération: la Fédération Royale Marocaine de Football a signé plus de 43 partenariats avec des fédérations africaines. À travers ses entreprises et projets, le Maroc consolide son rôle clé dans le développement africain, fondé sur la solidarité, l’intégration économique et la prospérité partagée, suscitant jalousie et reconnaissance. La coopération marocaine en Afrique est un pilier stratégique fondé sur le partage d’expertise, le développement économique et le renforcement des liens culturels. Grâce à son positionnement géographique et historique, le Maroc joue un rôle majeur dans l’intégration régionale, en soutenant des projets d’infrastructures, de formation, et d’innovation. Cette coopération se caractérise par un engagement durable visant à promouvoir la paix, la sécurité et le développement durable sur le continent africain. Le désenclavement proposé pour les pays du Sahel, par le recours au futur port de Dakhla va sans doute aucun davantage accélérer l'intégration recherchée à l'avantage des centaines de millions de pays africains. L’idée de construire des ports comme celui de Dakhla s’appuie beaucoup sur la géographie stratégique du Maroc. C’est un atout qui saute aux yeux quand on regarde la carte. Le Maroc dispose d’un littoral de plus de 3 500 km, tourné à la fois vers l’Europe, l’Afrique de l’Ouest et l’Amérique. Dakhla, en particulier, se situe à mi-chemin entre l’Europe et l’Afrique subsaharienne, ce qui en fait un point d’escale maritime naturel. La côte atlantique marocaine se trouve sur la voie qui relie la Méditerranée (via Gibraltar) à l’Afrique de l’Ouest et à l’Amérique. Cela permet de capter une partie des flux logistiques mondiaux. Le Maroc est à moins de 15 km de l’Europe à Gibraltar et en même temps relié à l’Afrique de l’Ouest. Le port de Dakhla s’inscrit dans cette logique : servir de hub logistique et industriel entre les deux continents. La zone de Dakhla offre des conditions naturelles favorables: eaux profondes et faible houle permettant de construire un port capable d’accueillir de grands navires, ce qui est rare sur la côte ouest-africaine. Avec la Zone de libre-échange continentale africaine, un port comme Dakhla permettra donc au Maroc d’être une porte d’entrée des flux commerciaux vers l’Afrique de l’Ouest et au-delà vers le Mali, le Niger, le Sénégal, la Côte d’Ivoire et plus. Le Maroc a compris, les partenaires africains aussi. L'avenir sera radieux main dans la main.

Marche verte, complots algériens et diplomatie internationale : le Sahara au cœur de l’histoire contemporaine 365

Le Sahara marocain, devenu colonie espagnole en 1884, a été libéré suite à la Marche verte, une mobilisation pacifique inédite initiée par le Roi Hassan II. Le Royaume s'était lassé des démarches infructueuses entreprises à l’ONU devant la 4e Commission, depuis son indépendance. Une fois l’avis consultatif de la Cour internationale de Justice obtenu, reconnaissant l’existence, au moment de la colonisation, de liens juridiques d’allégeance entre le Sultan du Maroc et les tribus vivant sur le territoire du Sahara, le Maroc passa à l’action. Du 6 au 9 novembre 1975, 350 000 volontaires, armés uniquement du Coran et du drapeau national, ont marché vers le Sahara, symbolisant la volonté populaire de réintégrer ce territoire historiquement partie intégrante de la souveraineté du Maroc, tout comme la partie rattachée par la France à l’Algérie postcoloniale. Plusieurs citoyens de diverses nations participèrent à cette épopée. Comme Kadhafi et Boumediene voyaient d’un mauvais œil cette libération qui renforçait l’aura de Hassan II en Afrique et dans le monde, ils sponsorisèrent le Polisario, un mouvement de soi-disant libération d’un prétendu peuple sahraoui. Très vite, le Polisario fut lourdement armé et soutenu par les régimes prosoviétiques et communistes de l’époque, au nom de la libération des peuples. On ne parla plus du Sahara espagnol encre moins de Sahara marocain. Par une habile propagande, le tandem imposa une nouvelle terminologie: le Sahara «occidental». En réalité, l’Algérie chercha ainsi à soustraire la partie du Sahara qu’elle occupe du problème frontalier avec le Royaume. Il faut rappeler que sous colonisation, certaines zones du Sahara furent administrativement rattachées à l’Algérie française. Ces territoires marocains à l'origine, appelés par la France «Territoires du Sud», ne faisaient pas partie des trois départements traditionnels d’Algérie: Alger, Oran et Constantine, mais dépendaient de l’administration militaire. Ils avaient été arrachés petit à petit au territoire de l’Empire chérifien. À partir de 1902, ces «Territoires du Sud» regroupaient plusieurs régions sahariennes sous contrôle militaire français. Cette organisation spéciale dura jusqu’en 1957, date à laquelle la départementalisation fut étendue, mais le Sahara resta sous gestion distincte. Ces zones administrées dans le cadre de l’Algérie française comprenaient toutes les régions aujourd’hui intégrées au Sahara algérien. Le Maroc, refusant de négocier la question des frontières avec la France, avait passé un accord avec le gouvernement algérien en exil pour une restitution des dites zones après l’indépendance. Ceux qui prirent le pouvoir à Alger à la libération rejetèrent l'accord d’un revers de main. Dès 1975 donc, une guerre, soutenue logistiquement par Kadhafi, Boumediene, Cuba et d’autres, fut menée contre un Maroc surpris par l’ampleur de l’armée ennemie. L’ONU intervint alors, prétextant maintenir la paix dans la région. Celle-ci ne fut véritablement obtenue qu'en 1991, lorsque le Maroc renversa le rapport de force et captura des milliers de soldats et officiers algériens, dont le bien connu Said Chengriha. Ils seront libérés grâce à la médiation de l’Égypte menée par Hosni Moubarak lui même ancien prisonnier de l'armée marocaine en 1963, dépêché par le président Anouar Sadate, et surtout à la générosité de Hassan II qui n’a jamais voulu humilier son voisin vaincu. L’ONU créa alors la Mission des Nations Unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara Occidental, le Maroc mit à sa disposition une zone démilitarisée. Plusieurs envoyés du Secrétaire général vont se succéder avec pour mission de rapprocher les positions. Tous ont failli car dans cette affaire, il y a surtout mauvaise foi, jalousie, volonté de nuire et intérêts financiers. Bref un conflit artificiel. Tous ont démissionné et sont partis profiter d’une retraite paisible. Depuis que la France abandonna l’Algérie à son sort, l’Afrique du Nord n’a jamais été tranquille. Il y eut la guerre des Sables contre le Maroc, menée par l'Algérie et une coalition de régimes militaires arabes et il y eu aussi l’invasion militaire algérienne côté Est où une partie du Sahara tunisien fut prise. Hassan II disait alors à De Gaulle que l’Algérie allait devenir le cancer de l’Afrique. Ce pays s’est construit sur le sang de ses martyrs mais leur sacrifice fut spolié par une junte militaire qui perdure et se délecte à perpétuer des conflits, notamment celui autour des territoires marocains du sud et tout récemment avec le Mali. Le dernier médiateur des Nations unies, Staffan De Mistura, sans doute face à une impasse, aurait proposé une solution anachronique: la partition du territoire entre le Maroc et le Polisario. Une idée qui ignore la réalité politique, juridique et diplomatique, aujourd’hui largement consolidée en faveur du Maroc. On se demande sur quel pied s’est il levé ce jour-là. Il ne pouvait ignorer que le Maroc n’acceptera jamais la partition ni l’établissement d’un pays à la solde d’Alger sur son flanc sud. Déjà contraint de reconnaître la Mauritanie, il ne refera plus la même erreur. L’idée de Staffan De Mistura est en total décalage avec le consensus international. Trois membres permanents du Conseil de sécurité: États-Unis, France et Grande-Bretagne, l’Espagne ancienne puissance occupante, ainsi que près de 120 autres pays, ont reconnu officiellement la souveraineté marocaine sur le Sahara "occidental". Certains y ont même installé des consulats. Ce soutien n’est pas un hasard, mais le fruit d’une stratégie diplomatique cohérente, d’une reconnaissance du droit du Royaume à défendre son intégrité territoriale et des efforts réussis pour intégrer ces provinces dans une perspective de développement et de stabilité régionale. Boutros Massad conseillé spécial du président Trump vient rappeler à l'ordre sans ambiguïté sieur Staffan. Seule la solution marocaine est envisageable. Proposer une partition revient à contourner ce consensus en donnant crédit à un mouvement «mercenaire», composé largement d’étrangers et soutenu exclusivement par l’Algérie. Plutôt que de favoriser la paix, cette approche perpétue le statu quo et risque un conflit direct entre le Maroc et l’Algérie, affaiblissant la légitimité de l’ONU, garante du respect du droit international. Le Maroc a présenté une alternative crédible à ce conflit artificiel. Initié en 2007, ce projet offre aux habitants une large autonomie politique, administrative et économique sous souveraineté marocaine. C’est déjà le cas: la quasi-totalité des responsabilités, administratives ou représentatives, est entre leurs mains. Le Polisario se trouve aujourd’hui à un tournant décisif : accepter ce plan et espérer jouer un rôle, encore à préciser, ou refuser l’offre et risquer isolement et disparition sans gain politique. Quant à l'Algérie elle a déjà tout perdu: milliards de dollars et cause saugrenue. Ses dirigeants vont devoir en rendre compte au peuple algérien.

Lutte contre la violence dans les stades marocains : Le rôle oublié de l’école, de l’EPS et du sport scolaire .partie 3/3 440

B. Former les enseignants et encadrants au rôle éducatif du sport La mise en œuvre d’une telle approche repose sur des enseignants formés et outillés. Il est donc essentiel d’intégrer, dans la formation initiale et continue des enseignants d’EPS, des modules sur la gestion des comportements, la prévention de la violence, l’éducation à la citoyenneté par le sport. De même, les encadrants des associations sportives scolaires ou des clubs doivent être sensibilisés à leur rôle éducatif, au-delà de la simple performance. Le développement d’outils pédagogiques (guides, grilles d’observation, fiches pratiques) faciliterait cette transition vers un sport plus formateur que compétitif. C. Créer des passerelles entre école, clubs et collectivités Enfin, pour que l’action éducative soit cohérente et efficace, elle doit s’inscrire dans un partenariat local élargi. Les clubs sportifs, les collectivités territoriales, les associations de parents et les services de jeunesse peuvent être mobilisés autour de projets communs : tournois citoyens, rencontres inter-établissements, campagnes de sensibilisation dans les stades. L’objectif est de construire une communauté éducative élargie, où les jeunes retrouvent les mêmes valeurs dans l’école, sur le terrain, dans les gradins et dans la rue. Ce maillage social et éducatif est la condition pour espérer une transformation en profondeur de la culture sportive au Maroc. Une collaboration étroite entre les établissements scolaires, les clubs sportifs, et les collectivités locales peut favoriser la mise en place de projets communs visant à promouvoir les valeurs du sport et à prévenir la violence. Des initiatives telles que des tournois inter-écoles, des ateliers de sensibilisation, et des campagnes de communication peuvent renforcer cette synergie. Conclusion Face à la persistance des actes de violence dans les stades marocains, il devient évident que les réponses purement sécuritaires ou répressives, bien que nécessaires, demeurent insuffisantes. Ce phénomène, profondément enraciné dans des logiques sociales, identitaires et émotionnelles, appelle une approche plus globale, centrée sur la formation du citoyen dès le plus jeune âge. L’Éducation Physique et Sportive (EPS), ainsi que le sport scolaire à travers l’Association Sportive Scolaire (ASS), apparaissent comme des leviers puissants mais sous-exploités dans cette lutte. En transmettant des valeurs de respect, de coopération, de maîtrise de soi et de vivre-ensemble, ils peuvent jouer un rôle structurant dans la construction d’une culture sportive pacifique. Encore faut-il que cette dimension éducative soit pleinement assumée, valorisée et intégrée dans les politiques publiques. Ce travail appelle ainsi à une mobilisation conjointe de l’école, des acteurs sportifs, des collectivités et des familles, dans une logique de prévention durable. Plutôt que de sanctionner après coup, il s’agit de former en amont, d’éduquer à la citoyenneté sportive, et de réconcilier les jeunes avec une pratique du sport porteuse de sens, de lien et de paix sociale. En somme, la violence dans les stades marocains est un symptôme de dysfonctionnements sociaux et éducatifs. L'éducation physique scolaire, en tant que discipline formative, peut jouer un rôle central dans la promotion du civisme et la prévention de la violence sportive. Une stratégie éducative intégrée, impliquant les institutions publiques, les clubs sportifs, les associations et les médias, est essentielle pour construire une société plus pacifique et respectueuse des valeurs du sport. Résumé La violence dans les stades marocains constitue un enjeu social majeur, souvent abordé sous l’angle sécuritaire et répressif. Cet article propose de déplacer le regard vers la dimension éducative, en interrogeant le rôle de l’Éducation Physique et Sportive (EPS) et du sport scolaire dans la prévention de ces comportements violents. À partir d’une analyse sociologique du phénomène, il met en lumière le potentiel de l’EPS et de l’Association Sportive Scolaire (ASS) comme espaces d’apprentissage des valeurs civiques, du respect des règles et du vivre-ensemble. Enfin, il propose une stratégie intégrée reposant sur une formation renforcée des enseignants, l’intégration explicite de la prévention dans les curricula, et la coopération entre école, clubs et collectivités. Cette approche éducative vise à construire une culture sportive pacifique et durable au Maroc. « La passion peut unir… ou diviser » 1. Fnh: fnh.ma/article/actualite-economique/la-violence-dans-les-stades-revele-les-maux-de-notre-societe? 2.revuechercheur.com:www.revuechercheur.com/index.php/home/article/view/1179?utm_ 3. Médias24: medias24.com/2023/05/16/une-etude-marocaine-revele-les-facteurs-influencant-les-comportements-violents-dans-les-stades/?

Lutte contre la violence dans les stades marocains : Le rôle oublié de l’école, de l’EPS et du sport scolaire .partie 2/3 422

II. L’éducation physique scolaire : un levier éducatif sous-estimé Dans le contexte de la lutte contre la violence sportive, l’Éducation Physique et Sportive (EPS) constitue un champ d’action encore trop peu mobilisé, malgré son fort potentiel en matière de formation citoyenne. Elle ne se limite pas à l’enseignement des habiletés motrices, mais représente un espace éducatif complet, dans lequel les jeunes peuvent expérimenter des valeurs fondamentales du vivre-ensemble. L'EPS au Maroc est définie par les orientations pédagogiques de 2007 et 2009 comme une discipline visant à développer les capacités sensori-motrices, les connaissances relatives à la santé et les attitudes liées à l'esprit sportif, à la compétition loyale, à l'autonomie et à la responsabilité [2]. Cependant, l'EPS est souvent reléguée au second plan dans le système éducatif, malgré son potentiel pour inculquer des valeurs de respect des règles, de coopération et de gestion des conflits. Les caractéristiques des adolescents du cycle secondaire collégial (12 à 15 ans), telles que la recherche d'appartenance au groupe et le désir d'indépendance, rendent cette tranche d'âge particulièrement réceptive à une éducation civique par le sport [2]. A. L’EPS : un espace d’apprentissage du respect et des règles L'Éducation Physique et Sportive (EPS) offre un cadre structuré où les élèves peuvent apprendre des valeurs essentielles telles que le respect des règles, la coopération et la gestion des conflits. Ces compétences sont transférables à d'autres contextes sociaux, y compris les environnements sportifs en dehors de l'école. L’EPS est par essence une discipline de la règle : règles du jeu, respect des consignes, gestion des conflits dans des situations de coopération ou d’opposition. Ces apprentissages, souvent implicites, peuvent être mobilisés explicitement pour développer chez l’élève des compétences sociales et émotionnelles durables. Le respect des règles n’y est pas imposé, mais expérimenté, compris et intériorisé à travers la pratique. En développant une posture éducative basée sur l’écoute, la régulation non violente et la valorisation du respect mutuel, l’enseignant devient un acteur-clé dans la prévention des conduites violentes. B. Le rôle des enseignants d’EPS comme éducateurs sociaux Les enseignants d'EPS jouent un rôle crucial dans la transmission de valeurs civiques. En adoptant une posture éducative axée sur la médiation et la gestion des émotions, ils peuvent aider les élèves à développer des comportements prosociaux et à comprendre les conséquences de la violence. Malheureusement, cette fonction éducative est souvent secondaire dans la formation initiale des enseignants d’EPS au Maroc, ce qui limite leur capacité à agir pleinement dans ce sens. Des formations continues pour les enseignants et les encadrants sportifs sont nécessaires pour renforcer leurs compétences en matière de prévention de la violence. Ces formations devraient inclure des techniques de médiation, de communication non violente, et de gestion de groupe. L’enseignant d’EPS n’est pas seulement un transmetteur de savoirs techniques ; il est aussi un médiateur social. À travers la manière dont il gère la classe, organise les groupes, arbitre les conflits, il transmet un modèle de relation respectueuse et équitable. Ce rôle est essentiel dans un contexte où de nombreux jeunes n’ont que peu de repères stables en dehors de l’école. C. Le sport scolaire (ASS) comme école de la citoyenneté active L’Association Sportive Scolaire (ASS), souvent reléguée au second plan dans les établissements, représente pourtant un cadre idéal pour prolonger le travail éducatif entamé en EPS. Elle permet à l’élève de s’impliquer volontairement, de s’identifier positivement à un groupe, de vivre la compétition dans un cadre régulé et bienveillant. Contrairement aux tribunes, où la passion sportive peut être instrumentalisée à des fins d’exclusion ou de violence, l’ASS repose sur des valeurs d’engagement, d’effort, de solidarité et de respect de l’autre. C’est dans ce cadre que peut se construire une "culture sportive citoyenne", alternative à celle qui glorifie l’opposition, la provocation ou la domination. Les Associations Sportives Scolaires (ASS) permettent aux élèves de s'engager dans des activités sportives encadrées, favorisant l'esprit d'équipe, la responsabilité, et le respect des autres. Ces expériences peuvent renforcer le sentiment d'appartenance à une communauté et réduire les comportements violents en offrant des alternatives positives à l'expression de la frustration III. Pour une stratégie éducative intégrée de lutte contre la violence sportive La prévention durable de la violence dans les stades marocains ne peut se limiter aux interventions policières ou aux campagnes de sensibilisation ponctuelles. Elle nécessite une stratégie éducative transversale, ancrée dans les institutions scolaires, sportives et locales. L’école, et notamment l’EPS et le sport scolaire, doit être pensée comme le socle d’une culture sportive pacifique, construite dès le plus jeune âge. Une approche globale est nécessaire pour prévenir la violence dans les stades, impliquant : • Le ministère de l'Éducation nationale : renforcer l'EPS en tant que vecteur de valeurs civiques, former les enseignants à la gestion des conflits et à l'éducation à la citoyenneté. • Les clubs sportifs et les associations : organiser des campagnes de sensibilisation auprès des jeunes et de leurs familles, promouvoir des valeurs de respect, de tolérance et de fair-play. • Les collectivités locales : développer des infrastructures sportives accessibles, en particulier dans les quartiers défavorisés, pour offrir des alternatives aux jeunes. • Les médias : diffuser des messages positifs sur le sport et le civisme, éviter la glorification de la violence. A. Intégrer la prévention de la violence dans les curricula scolaires L’EPS peut devenir un terrain privilégié d’apprentissage de la non-violence, à condition que cette finalité soit intégrée de manière explicite dans les programmes, les objectifs pédagogiques et les pratiques d’enseignement. Des séquences d’apprentissage peuvent être construites autour de thèmes comme : gérer un conflit en jeu, accepter la défaite, écouter et respecter un arbitre, coopérer dans un groupe hétérogène, etc. Au lieu de se limiter à la performance ou à la technique, l’approche pédagogique pourrait mettre l’accent sur les compétences sociales et civiques. Ces contenus doivent également être évalués et valorisés, pour éviter qu’ils soient perçus comme secondaires. Il est essentiel d'inclure des modules spécifiques sur la prévention de la violence dans les programmes scolaires, notamment en EPS. Ces modules devraient aborder des thématiques telles que la gestion des émotions, la résolution de conflits, et la promotion de la tolérance

Lutte contre la violence dans les stades marocains : Le rôle oublié de l’école, de l’EPS et du sport scolaire .partie 1/3 430

La violence dans les stades marocains est devenue, ces dernières années, un phénomène social préoccupant, affectant aussi bien les clubs amateurs que les rencontres de haut niveau. Cette violence se manifeste sous diverses formes : affrontements entre supporters, dégradations matérielles, slogans haineux, et agressions physiques. En dépit des dispositifs juridiques et sécuritaires mis en place par l'État marocain (renforcement de la législation, interdictions de stade, caméras de surveillance, interventions policières), les résultats demeurent limités. Ce constat interroge l'efficacité d'une approche strictement répressive et souligne la nécessité d'un traitement plus profond, notamment sur le plan éducatif. Dans ce contexte, l'école — et plus spécifiquement l'Éducation Physique et Sportive (EPS) ainsi que l'Association Sportive Scolaire (ASS) — émerge comme un levier stratégique encore sous-exploité. En tant que discipline axée sur le corps, le respect des règles, le vivre-ensemble et la gestion de soi, l'EPS peut jouer un rôle central dans la prévention des comportements violents. Elle permet d'inculquer dès le plus jeune âge des valeurs telles que le respect, la tolérance, la coopération et la maîtrise des émotions, indispensables à une culture sportive saine. Dès lors, une question centrale se pose : comment l'EPS et le sport scolaire peuvent-ils participer concrètement à la lutte contre la violence dans les stades marocains ? Autrement dit, l'école peut-elle être envisagée non seulement comme un espace d'instruction, mais aussi comme un acteur actif dans la formation du citoyen sportif ? Cette réflexion s'inscrit dans une approche sociologique et éducative, visant à analyser les liens entre les pratiques sportives scolaires et les comportements sociaux, dans une perspective de prévention. Problématique et Hypothèses La recrudescence de la violence dans les stades marocains soulève des inquiétudes quant à la cohésion sociale et à l'image du pays, notamment en perspective de l'organisation de la Coupe du Monde 2030. Face à ce phénomène persistant malgré les efforts sécuritaires et juridiques, cet article interroge le rôle du système éducatif, notamment à travers l'Éducation Physique et Sportive (EPS) et le sport scolaire, comme levier de prévention. Problématiques: • Comment l'éducation physique scolaire peut-elle être mobilisée pour promouvoir le civisme et prévenir la violence sportive ? • Comment le système éducatif, à travers l’EPS et le sport scolaire, peut-il contribuer à la prévention de ce phénomène en agissant sur les comportements, les valeurs et les représentations des jeunes dès l’école ? Hypotheses: 1. La violence dans les stades est le reflet de tensions sociales profondes, exacerbées par des facteurs socio-économiques et éducatifs. 2. L'éducation physique scolaire, bien que sous-estimée, possède un potentiel significatif pour inculquer des valeurs de respect, de tolérance et de vivre-ensemble. 3. Une stratégie éducative intégrée, impliquant les différents acteurs institutionnels (intégration explicite de valeurs civiques, coopératives et émotionnelles dans les apprentissages de l’EPS et dans les projets de l’Association Sportive Scolaire), constitue une stratégie éducative efficace pour prévenir la violence chez les jeunes et promouvoir une culture sportive pacifique. I. La violence dans les stades marocains : un phénomène sociétal complexe A. Formes et manifestations de la violence sportive Au Maroc, la violence dans les stades se manifeste de diverses manières : affrontements physiques entre supporters, dégradations de biens publics, insultes, et comportements agressifs envers les forces de l'ordre. Ces actes sont souvent perpétrés par de jeunes individus en quête de reconnaissance sociale, utilisant le stade comme un espace d'expression de frustrations accumulées [1]. Les formes de violence varient : comportements agressifs sans violence physique (plus de 50 % des cas), actes de vandalisme (21 %), affrontements entre supporters (15 %), agressions contre les forces de l’ordre (9 %) et intrusions sur le terrain (4 %) [1]. B. Facteurs sociologiques sous-jacents Plusieurs études ont identifié des facteurs contribuant à cette violence : • Appartenance à des groupes ultras : Ces groupes offrent un sentiment d'identité et de solidarité, mais peuvent également encourager des comportements violents pour défendre leur territoire ou leur réputation [2]. • Conditions socio-économiques : Le chômage, la pauvreté et l'exclusion sociale sont des facteurs majeurs. Les jeunes issus de milieux défavorisés peuvent voir dans la violence un moyen d'exprimer leur mécontentement [3]. • Influence des drogues : La consommation de substances psychoactives est également liée à une augmentation des comportements violents dans les stades [3]. Une étude menée entre 2019 et 2023 révèle que 686 mineurs ont été poursuivis pour des actes liés au hooliganisme, dont 113 placés en détention provisoire. Ces jeunes, majoritairement âgés de 10 à 20 ans, sont souvent issus de milieux socio-économiques modestes et présentent un faible niveau d'éducation [1]. Les causes identifiées incluent la mauvaise gestion des clubs, le manque d’infrastructures sportives adaptées, le chômage, l’absence d’activités de loisirs accessibles et la consommation de drogues [1]. C. Dispositifs juridiques et sécuritaires déployés au Maroc Le Maroc a mis en place plusieurs mesures pour lutter contre la violence dans les stades : • Renforcement de la législation : Des lois spécifiques ont été adoptées pour sanctionner les actes de violence liés au sport. • Mesures sécuritaires : Installation de caméras de surveillance, augmentation de la présence policière et interdictions de stade pour les individus violents. Cependant, ces approches répressives ont montré leurs limites. Elles ne s'attaquent pas aux causes profondes du problème et peuvent parfois exacerber le sentiment d'exclusion chez les jeunes [1]

Rentrée scolaire : fardeau économique pour les familles et incertitudes multiples... 532

À l’aube d’une nouvelle rentrée scolaire, une réalité immuable revient hanter les très nombreuses familles concernées: le coût exorbitant des fournitures et services liés à l’éducation. Elles s’apprêtent à dépenser des sommes parfois déraisonnables avant même que leurs enfants ne franchissent le seuil de l’école, à tous les niveaux. le gonflement du prix de la rentrée ne se limite pas aux seuls cahiers et manuels: il s’étend à un ensemble d’éléments indispensables ou superflus qui alourdissent la facture de manière significative. L’unanimité est faite autour du poids financier du cartable, un véritable casse-tête. Le budget moyen alloué par famille pour les fournitures scolaires dépasse souvent les 1500 dirhams. Ce chiffre augmente encore quand on intègre l’uniforme, lorsque il est exigé, les frais de transport, les droits d’inscription et les mensualités des établissements privés. Dans certaines grandes villes, le coût total peut dépasser les 3000 dirhams par enfant, soit un poids économique considérable pour de nombreuses familles. Mais le problème ne réside pas uniquement dans ce coût élevé. La lourdeur du cartable, souvent citée, illustre une inflation non seulement financière, mais aussi matérielle. Le dos des enfants et leur musculature en devenir sont mis à rude épreuve, suscitant beaucoup d'inquiétudes en matière de santé. Au-delà des indispensables: cahiers, stylos, calculatrices, etc., les listes de fournitures incluent trop fréquemment des articles superflus, souvent imposés par les écoles pour des raisons inexpliquées. Ces demandes excessives alourdissent le cartable et complexifient le quotidien des élèves, sans réelle justification pédagogique. Nous sommes en réalité aussi devant un système en décalage avec les attentes des parents et, par extension, du pays. Certains contenus scolaires sont obsolètes et problématiques. Les manuels scolaires, autre élément majeur de la dépense, sont loin d’évoluer au rythme des besoins actuels de la modernité à laquelle aspirent les parents et les enfants eux-mêmes. La modernisation que le pays ambitionne est également mise à mal. De nombreuses familles dénoncent la persistance d’erreurs, de fautes et de contenus peu adaptés à la modernité et à leurs aspirations. Les réformes annoncées, généralement mal inspirées, sont sans impact et ont toujours été inefficaces. Les critiques fusent tant sur le plan didactique que sur le fond : les supports pédagogiques peinent à engager les élèves dans un apprentissage stimulant et innovant. C’est l’une des raisons majeures de la grande déperdition des effectifs observée chaque année, et ce depuis longtemps déjà. L’autre tare qui se répète est que, encore une fois, la rentrée sera inégale: luxe pour certains, sacrifice pour d’autres. Officiellement la rentrée scolaire ressemble bien souvent à un album photo idyllique où tout semble parfait. Pourtant, pour une majorité, elle est loin d’être un moment d’enthousiasme, comme elle devrait l’être. Face à un budget éducatif trop important, des choix cornéliens s’imposent: payer le loyer ou la scolarité, acheter des manuels ou assurer la subsistance de la famille. Ces contradictions traduisent une fracture sociale profonde. En somme, le Maroc à deux vitesses, dénoncé par Sa Majesté le Roi dans le 26e discours du Trône. Pour nombre de parents, l’école reste un droit théorique, parfois sans intérêt, notamment en milieu rural. En réalité, elle commence par un endettement qui pèse lourd sur le quotidien et compromet parfois l’avenir même des enfants. Ce paradoxe, loin de se résorber, se répète chaque année, sans mesures significatives de la part des pouvoirs publics pour alléger la charge, si ce n’est par des mesures telles que la distribution de cartables d'une durée de vie anecdotique et une aide financière bien maigre. Le niveau des enseignants suscite aussi depuis plusieurs années une inquiétude croissante, notamment depuis qu’a été "inventé" le recrutement par contrat parmi des diplômés licenciés, souvent en difficulté pour trouver un autre emploi stable. Cette situation a mené à une dégradation qualitative de l’enseignement, où de nombreux enseignants se retrouvent davantage préoccupés par des revendications syndicales et sociales que par leur mission première: instruire et transmettre le savoir. Le nombre de jours de grève est hallucinant. Cette dynamique contractuelle, loin d’améliorer le système éducatif, semble parfois favoriser une forme d’instabilité et de démotivation. Par ailleurs, il est regrettable de constater une politisation accrue dans certains milieux enseignants, avec une infiltration d’idéologies qui dépassent le cadre pédagogique. Ces tendances, souvent orientées vers la contestation systématique de l’ordre établi, nuisent à un climat scolaire serein et compromettent l’exigence de neutralité nécessaire à tout enseignement. Les enfants en paient le prix. Ainsi, plus qu’un simple problème de formation ou de compétences, le défi posé par la qualité des enseignants au Maroc souligne la nécessité d’une réforme globale et courageuse, mêlant amélioration des conditions de recrutement, formation académique et continue sérieuse, ainsi que la garantie d’une séparation claire entre politique et éducation. Sans cela, l’école marocaine risque de perdre encore davantage en efficacité et en crédibilité, au détriment des élèves et de l’avenir du pays. L’éducation ne devrait pas reposer sur l’endurance financière, la patience ou l’indifférence des familles, mais sur une politique éducative et sociale cohérente. Une politique issue d’une projection claire de ce que devra être le citoyen marocain à horizon précis. Il est indispensable que l’État et les acteurs du secteur collaborent pour limiter les coûts imposés aux familles: revoir la liste des fournitures en éliminant le superflu, améliorer la qualité et la pertinence des manuels, développer davantage le soutien aux familles à faibles revenus, défalquer les charges scolaires des impôts, sans pour autant éluder la question des contenus et des compétences des enseignants. Le « prix » de cette rentrée scolaire ne se mesure pas seulement en dirhams, mais dans la fracture sociale qu’il creuse, dans les inégalités qu’il maintient. Le véritable obstacle à l’éducation se trouve dans la compétence de l’enseignant, dans les programmes, et à la caisse du libraire où les familles doivent payer pour que leurs enfants aient ne serait-ce qu’une chance de réussir. La rentrée scolaire est une affaire grave qui nécessite une prise de conscience collective et des actions concrètes pour garantir que chaque enfant, indépendamment des revenus de sa famille, puisse accéder à une éducation digne de ce nom. L’heure est à la réforme dans les faits, pas seulement dans les discours et les postures. L’école est le seul outil pour réduire les différences, garantir l’ascension sociale et assurer un avenir radieux au pays tout entier, à une seule vitesse.

Le Monde et le Maroc : déconstruire un regard biaisé sur une monarchie adulée... 564

Le journal Le Monde, fondé sur recommandation du Général De Gaulle dans le contexte de la seconde guerre mondiale en 1944, est-il besoin de le rappeler, est réputé internationalement pour son journalisme d’investigation et sa capacité d’analyse, affiche pourtant une approche souvent biaisée lorsqu’il s’attarde sur le Royaume du Maroc. L’article paru le 24 août 2025, intitulé « Au Maroc, une atmosphère de fin de règne pour Mohammed VI », illustre de manière symptomatique cette tendance, à laquelle il importe de répondre en rappelant aussi la relation conflictuelle entretenue par le quotidien avec le Royaume quasiment depuis toujours. L'impression est que c'est probablement le fait que le Maroc soit un Royaume qui gêne ou dérange le journal. La relation à la monarchie, notamment de la gauche française, n'est point étrangère à ce positionnement idéologique. Depuis longtemps, la couverture éditoriale de Le Monde à l’égard du Maroc évite la neutralité. Dès l’époque de Hassan II, le journal adoptait fréquemment un ton critique, parfois injustement sévère, proposant une grille de lecture européenne qui a souvent réduit la complexité politique marocaine à une caricature. Entre interprétations déconnectées du terrain et insinuations infondées, le traitement réservé au pays s’est souvent limité à une vision manichéenne, marginalisant les nuances concrètes de ses évolutions et l'histoire séculaire du pays. Faut-il encore rappeler que le Royaume, état nation, existe bien avant la construction appelée aujourd'hui France. Il a donc ses propres codes et sa propre évolution et vision des choses. La posture du journal, héritière d’une lecture postcoloniale marquée par un socialisme primaire et figé sur l’image d’un pouvoir autoritaire immuable et d’une société en ébullition prêt à basculer. Les journalistes se voient revivre par procuration les années avant 1789. Les amalgames et les interprétations romancées sont la règle. Pour en revenir à l'article, le Roi du Maroc, Serait-il un souverain mal compris ? Le Royaume, quant à lui, demeure-t-il si peu connu des journalistes du "Le Monde" ? Le peuple séculaire du Maroc serait-il une simple copie de celui de la France du moyen âge? ou est-ce simplement une posture idéologique qui aveugle le journal. L’évocation d’une « atmosphère de fin de règne » dans l’article récent trahit une profonde méconnaissance doublée d’une hypothèse douteuse. En réalité, aucun signe tangible de déclin n’émerge, bien au contraire. Le peuple marocain affiche un attachement notable à sa monarchie, perçue comme un pilier essentiel pour la stabilité, le développement et la cohésion nationale. Une simple observation des réseaux sociaux aurait évité aux auteurs de s’égarer ainsi, et pour cause, depuis 1999, sous l’impulsion du Roi Mohammed VI, le Maroc a accompli d’importantes réformes. Des avancées qui avaient demandé deux siècles à la France. Comment peut-on oublier de parler des grandes réalisations du pays en un laps de temps si court : - Une croissance économique soutenue dans plusieurs secteurs stratégiques, génératrice d’emplois et de perspectives durables. - La modernisation du code de la famille (Moudawana), symbole d’avancées sociales majeures, notamment en faveur des droits des femmes. - L’adoption d’une politique de justice transitionnelle ayant favorisé réconciliation et apaisement des blessures historiques. - La mise en place d’une couverture médicale obligatoire, élargissant l’accès aux soins pour tous. - Une diplomatie affirmée, reconnue sur le continent africain et à l’échelle internationale, démontrant une stratégie réfléchie et tournée vers l’avenir. - Le Royaume s'apprête à recevoir la Coupe du Monde de Football signe d'une grande confiance de la communauté internationale. Ces succès, pourtant flagrants, sont délaissés par les auteurs, car ils contredisent une narration sensationnaliste de déclin monarchique qui séduit certains horizons français, pourtant, sous cape, nostalgiques de la Monarchie qu'ils ont tuée. L’article mêle sans précaution rumeurs, clichés dépassés et hypothèses sans fondement, peignant le pouvoir comme figé, vieillissant et oppressif. L'auteur ignore sciemment la réalité multiple d’un pays à la croisée de traditions séculaires et d’une modernisation soutenue. La présentation d’un règne « crépusculaire » relève d’un regard condescendant, réminiscent des stéréotypes dominants qui assignent souvent le monde arabe et africain à des récits d’instabilité et de déclin. Contrairement au tableau sombre que dépeint Le Monde, le Maroc contemporain sous Mohammed VI poursuit une trajectoire dynamique, faite de progrès concrets et d’enjeux réels, en phase avec les attentes populaires. Le rejet ne s’exprime pas à travers un éloignement de la monarchie, mais par une exigence de réformes réfléchies, graduelles, respectueuses des traditions et des institutions. Dans ce cadre, parler de « fin de règne » relève d’une lecture erronée qui dénature la fonction et le rôle réels de la monarchie aujourd’hui. Il est essentiel ici de revendiquer un journalisme rigoureux, fondé sur la recherche documentaire et le pluralisme, qui s’affranchisse enfin des réflexes postcoloniaux et d’un regard condescendant. Le Maroc ne saurait être réduit à un objet d’étude exotique ni à un terrain d’application pour des scénarios importés. Plus qu’un vestige, la monarchie incarne un levier central d’une nation en mouvement, portée par un leadership lucide et engagé. Le passé éditorial du Le Monde semble toujours peser sur son analyse des événements actuels au Maroc. En affirmant péremptoirement une « atmosphère de fin de règne », l’article déconnecte son diagnostic des réalités sociales, économiques et politiques qui façonnent le Royaume. Les avancées réalisées témoignent d’une volonté sincère d’articuler traditions et modernité, stabilité et aspirations populaires, dans un environnement régional difficile que le pays a su appréhender avec discernement. En occultant ces éléments, privilégiant des ragots infondés et des stéréotypes achevés, le texte favorise un récit alarmiste qui dessert tant la vérité que le dialogue constructif, alimentant des préjugés hérités d’une vision postcoloniale obsolète. Ainsi, loin d’un déclin annoncé, le Maroc trace un chemin fondé sur un leadership consciencieux, enraciné dans une histoire millénaire, et attentif aux défis actuels, tourné vers un destin porteur d’espoir. Il est temps que Le Monde renouvelle son regard avec honnêteté et respect, en dépassant les clichés et en intégrant la diversité de la voix marocaine. L’arrogance d’un regard extérieur ne doit jamais primer sur la réalité vécue. Les lecteurs de ce journal comme les autres, quand il s'agit du Maroc, méritent une information équilibrée, non partisane et ouverte, qui reflète la richesse et la profondeur d’une société et d'un Royaume en pleine transformation, fidèle à ses institutions et à son souverain.

Amour 502

L'Amour! L'amour est un destin On ne choisit guère le moment d'aimer Ça arrive un soir ou un matin Ça survient par le pur des hasards ça vous rend confus et hagards Un jour où on s'y attend le moins On n'a rien vu venir de loin Ça arrive en un clin d'œil.. Sans rendez-vous.. Ça vous rend doux.. Ça vous fait perdre la raison.. Ça vous fait fuire la maison Comme le feu ça vous brûle de passion Le coup de foudre est légion Vous aurez votre part, votre ration Sans logique... Mais c'est beau malgré tout ce qu'on endure C'est un sentiment pur Quand c'est sincère C'est magique C'est fantastique Malgré ses peines et chagrins, ses nuits blanches jusqu'au matin C'est l'élixir de la vie C'est l'extase à l'infini... Ça vous arrive par magie.. Se contenter d'aimer vous éloigne de tout.. Ça vous assiége de partout! Ça vous accapare! Ca vous rendra fou tôt ou tard!!! Dr Fouad Bouchareb El Medano /Tenerife Le 24 Août 2025 Inspiré d'un texte de Jalal Eddine Erroumi جلال الدين الرومي Tous les droits sont réservés

Ukraine et Soudan : deux conflits, deux regards différents... 650

L’ensemble du monde occidental s’est retrouvé à Washington il y a quelques jours. Le président Trump cherche depuis son retour à sauver ce qui reste de l’Ukraine, et les Européens ne veulent véritablement pas que cela se fasse dans leur dos. Faute de jouer un rôle déterminant ils veulent au moins être là. I y va de leur crédibilité et surtout de leur image vis à vis du reste du monde. Surchauffée par une Europe à la langue plus longue que le bras, une Europe de plus en plus impuissante, l’Ukraine a subi, puis mené, une guerre qu’elle pensait remporter avec l’appui de l’Occident. A aujourd'hui elle a perdu 20% de son territoire et ce n'est pas fini. Au lieu que Volodymyr (Zelensky) aille traiter directement avec Vladimir (Poutine), il a cru plus malin d’aller chercher appui chez ceux qui, en fait, étaient déjà dans l’insuffisance depuis qu’ils ont délégué leur défense à l’OTAN, donc aux États-Unis. Les Européens vont l’apprendre à leurs dépens : on ne fait pas la guerre quand on n’en a pas les moyens. Ce même monde ne pipe mot sur ce qui se passe au Soudan. C’est moins «intéressant». Deux généraux, n’en portant que le nom, se sont lancés dans une compétition militarisée pour prendre le pouvoir, quelques jours seulement après avoir signé un accord pour se le partager. Depuis, la situation a évolué. Chaque jour, des vies sont perdues, des femmes violées, et des millions de personnes n’ont plus que l’errance dans le désert comme refuge... Pour le monde occidental, peut-être — je précise bien, peut-être — il ne s’agit que d’Africains qui, pour la plupart, se croient Arabes, et qui s’entretuent. La guerre au Soudan, particulièrement dans la région du Darfour, reste l’un des conflits les plus dramatiques et meurtriers depuis son déclenchement en avril 2023. Cette guerre oppose principalement deux forces rivales : les Forces armées soudanaises (SAF), dirigées par Abdel Fattah al-Burhan, et les Forces de soutien rapide (FSR), menées par Mohamed Hamdan Dagalo, dit « Hemedti », ancien chef des milices Janjaweed. Ces dernières, avec leurs milices arabes alliées, sont responsables de massacres massifs, notamment à l’encontre des populations massalit et d’autres groupes non arabes du Darfour. En fait, ceux qui se considèrent comme arabes tuent et chassent de leurs terres ceux qu’ils ne reconnaissent pas comme leurs semblables. La BBC vient de consacrer une enquête à ce sujet et a produit un documentaire qui interpelle la conscience collective, si, bien sûr, ce qui reste de conscience humaine prenait le temps de le voir. Le conflit est essentiellement une lutte de pouvoir entre les deux chefs militaires, qui avaient signé faut il le rappeler un pacte pour gouverner ensemble le pays. Le basculement dans les affrontements armés a été brutal et s’est étendu à plusieurs régions, notamment au Darfour, où les FSR et leurs alliés sont accusés de graves exactions. Les Janjaweed, milices se disant arabes auparavant soutenues par Omar El-Béchir, ancien président du Soudan, sont à nouveau actives sous la bannière des FSR, perpétrant des violences à caractère ethnique dont ils ne se cachent même pas. Sont également concernés dans l'affaire, le Mouvement de libération du Soudan (ALS/SLM), rebelles historiques du Darfour, fragmentée entre Minni Minnawi et Abdelwahid Mohamed al-Nur. Les massacres sont d’une ampleur terrifiante. Selon l’ONU, à Al-Geneina, capitale du Darfour occidental, entre 10 000 et 15 000 civils massalit ont été tués entre juin et novembre 2023 par les FSR et les milices arabes alliées. Plus largement, on compte plus de 150 000 morts en deux ans dans tout le Darfour, avec 13 millions de déplacés, soit la moitié de la population soudanaise, poussés au bord de la famine. Des ONG comme Médecins Sans Frontières alertent sur le risque imminent de massacres dans des villes comme El-Fasher, lourdement assiégée. Les violences comprennent également des destructions d’infrastructures civiles, écoles, mosquées. Les exactions sexuelles systématiques sont un autre aspect du massacre. Suite à une attaque meurtrière il y a quelques jours, Médecins Sans Frontières vient d’ailleurs de fermer le seul hôpital encore en fonction à Zalengei, chef-lieu de la région, rendant impossible toute activité médicale. Ce n’est pas le premier hôpital à fermer ainsi. Malgré les preuves abondantes de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité, la réaction internationale reste largement inefficace. Si les États-Unis et l’ONU reconnaissent officiellement la gravité du génocide, leurs interventions directes et sanctions restent timides. L’Union africaine et l’ONU peinent à déployer des forces capables d’imposer la paix et de faire respecter le droit international. Les pays arabes, quant à eux, n’exercent aucune pression notable sur Hemedti ou Burhan, ce dernier jouant un rôle de poids au Soudan depuis longtemps. Ce silence est dénoncé comme une complicité par de nombreux observateurs, qui y voient une forme de racisme institutionnel dévalorisant les vies africaines, en particulier celles des populations massalit victimes des FSR. Le fait que Hemedti et ses alliés se réclament «arabes» en s’attaquant aux groupes dits «africains» contribue, selon certains, à l’indifférence des pays arabes, plus préoccupés par leurs dynamiques régionales que par les droits humains. Les organisations musulmanes internationales aussi n’ont pas non plus pris position avec force, malgré l’instrumentalisation fréquente des arguments religieux par les belligérants. Le conflit est également marqué par une contradiction religieuse profonde: le meurtre, l’injustice et la guerre entre musulmans sont formellement condamnés par l’islam, sauf en cas de légitime défense ou de lutte contre l’oppression. Or, les massacres perpétrés au Darfour sont régulièrement dénoncés comme contraires à ces principes par des intellectuels et leaders religieux musulmans, sans que ces condamnations aient un impact concret sur la violence. Le conflit a provoqué la plus grande crise humanitaire mondiale actuelle, avec les 13 millions de déplacées. L’accès aux soins, à la nourriture et aux abris, reste plus que limité. Les populations civiles vivent dans une insécurité extrême, prises dans des luttes ethniques et politiques instrumentalisées par des chefs de guerre assoiffés de pouvoir. La communauté internationale, les pays arabes et les acteurs musulmans semblent manquer à leurs responsabilités, laissant se perpétuer cette tragédie sous un silence inquiétant. Cet état de fait interroge non seulement la conscience collective mondiale, mais aussi la capacité réelle des institutions internationales à protéger les populations les plus vulnérables face à des violences d’une telle ampleur. La situation au Darfour et dans le reste du Soudan reste un cri d’alarme urgent à ne pas ignorer. L'espoir est que soit arrêtée au plus vite la guerre en Ukraine mais également au Soudan car là aussi se sont des générations innocentes qui paient le prix de la violence guerrière.

Civisme et image nationale : un défi stratégique pour le Maroc à l’horizon du Mondial 2030 484

Problématique Alors que le Maroc s'apprête à coorganiser la Coupe du monde de football en 2030, un événement d'envergure mondiale, le pays fait face à des défis en matière de civisme. Comment le Maroc peut-il améliorer le comportement civique de ses citoyens pour offrir une image positive aux millions de visiteurs attendus et assurer un héritage durable au-delà de l'événement ? Hypothèses 1. Le déficit de civisme au Maroc est reconnu par les citoyens eux-mêmes, mais il persiste en raison d'un manque de coordination entre les institutions et d'une application insuffisante des lois. 2. L'organisation du Mondial 2030 peut servir de catalyseur pour renforcer le civisme, à condition d'une mobilisation multisectorielle et d'une stratégie éducative cohérente. 3. L'école joue un rôle central dans la formation au civisme et peut être le point de départ d'une transformation durable des comportements. I. État des lieux du civisme au Maroc – Perceptions citoyennes : selon une enquête du Centre marocain pour la citoyenneté (CMC), 73,5 % des sondés sont insatisfaits du respect de la propreté, 60,9 % dénoncent le non-respect du Code de la route, et 60,7 % déplorent un déficit de ponctualité [1]. – Incivilités spécifiques : le harcèlement dans l’espace public est jugé préoccupant par 69,6 % des participants, et 84,8 % estiment que l'agressivité dans les services touristiques nuit fortement à l'image du Maroc [1]. II. Enjeux pour l’image du Maroc lors du Mondial 2030 – Risques d'image : les incivilités pourraient ternir l'image du Maroc pendant la Coupe du monde, affectant le tourisme et les relations internationales [2]. – Opportunité de transformation : L'événement peut être un levier pour initier des changements profonds en matière de comportement civique. III. Rôle des institutions publiques dans la promotion du civisme – Coordination interinstitutionnelle : nécessité d'une collaboration entre les ministères de l'Éducation, de l'Intérieur, de la Culture, du Tourisme, et les collectivités locales. – Missions spécifiques : – Ministère de l'Éducation : intégration du civisme dans les programmes scolaires. – Ministère de l'Intérieur : renforcement de l'application des lois et des sanctions contre les incivilités. – Collectivités locales : mise en place de campagnes de sensibilisation et d'initiatives communautaires. IV. L’école comme vecteur de transformation durable – Éducation au civisme : intégration de modules sur le respect des règles, la tolérance, et la responsabilité citoyenne dès le primaire. – Activités parascolaires : organisation de projets communautaires, de clubs de citoyenneté, et de partenariats avec des ONG pour renforcer l'engagement civique des élèves. – Formation des enseignants : développement de programmes de formation continue axés sur l'éducation civique et morale. Conclusion Le civisme est un enjeu majeur pour le Maroc à l'approche de la Coupe du monde 2030. Une stratégie nationale intégrée, impliquant l'ensemble des institutions publiques et la société civile, est essentielle pour améliorer les comportements civiques. L'école, en tant que lieu de formation des futurs citoyens, doit être au cœur de cette transformation pour garantir un héritage durable au-delà de l’évènement. 1. Le Matin.ma : lematin.ma/nation/le-civisme-en-crise-une-urgence-nationale-a-lapproche-du-mondial-2030/282259 ? 2. H24info : h24info.ma/maroc/mondial-2030-les-incivilites-maroc/?
bluwr.com/drafts/new/

Grand Israël : une menace pour la paix et la stabilité 628

Les dernières semaines ont été marquées par des déclarations pour le moins déconcertantes de certains dirigeants israéliens, ravivant le débat fondamental autour des frontières de l’État hébreu. Depuis sa création en 1948, suite à une décision onusienne, Israël n’a jamais défini officiellement et durablement ses frontières, une situation unique qui fragilise la stabilité régionale ainsi que la crédibilité du droit international. Cette absence de délimitation a des conséquences lourdes sur un climat déjà marqué par un profond manque de confiance, tant dans la région qu’au-delà. Cette situation est souvent exploitée par ceux qui n’ont de cesse de qualifier Israël de «cancer» dans la région. Contrairement à la majorité des États, Israël n’a pas précisé ses frontières dans sa déclaration d’indépendance. Les lignes aujourd’hui reconnues internationalement sont celles de l’armistice de 1949, dites «ligne verte», mais elles ont été sans cesse modifiées par les guerres et les expansions territoriales, notamment après la guerre des Six Jours en 1967. Israël occupe depuis cette date la Cisjordanie, a annexé Jérusalem-Est et le plateau du Golan, tandis que la bande de Gaza, occupée puis évacuée en 2005, reste soumise à un strict contrôle. Après les récents développements consécutifs au 7 octobre et la réponse disproportionnée de l’État hébreu, le gouvernement en place ne cache plus sa volonté de procéder à une nouvelle annexion. Ces déclarations récentes ravivent la tension, notamment par l'évocation des « frontières bibliques ». Il n'y a là qu'une seule interprétation possible: l’annexion pure et simple de la Cisjordanie et menace directe pour les pays limitrophes. Les propos du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou, ceux du ministre Smotrich et d’autres membres de la coalition au pouvoir, témoignent d’une volonté de maintenir la confusion, notamment quand des voix ultranationalistes continuent de faire allusion à la notion de «Grand Israël». Ce concept, fondé sur des textes religieux, englobe des territoires bien au-delà des frontières internationalement admises, s’étendant potentiellement sur la Cisjordanie, voire sur des parties de la Jordanie, du Liban, de la Syrie et de l’Égypte. Ceci est d’autant plus inquiétant que cette position n'a en face que des dénonciations inefficaces ou inaudibles des pays arabes, affaiblis par des divisions répétitives et des contradictions dans les rangs palestiniens, fatigués par le sabotage de toutes les initiatives des deux côtés et ulcérés par l’interventionnisme à peine masqué de l'Iran, qui a réussi à soudoyer une faction palestinienne affaiblissant la cause, sabordant toute possibilité de paix. Cette faction, tellement radicalisée, est devenue un allié objectif d'Israël et est qualifiée de terroriste. Parallèlement, il y a inaction complice des occidentaux, qui ne condamnent que du bout des lèvres les diverses exactions. En substrat, une construction anachronique, une invention du XIXe siècle visant à masquer des siècles d'antisémitisme chrétien, qu’il soit catholique, orthodoxe ou protestant : le judéo-christianisme. C'est un amalgame étonnant servant à opposer la civilisation occidentale au reste du monde, et notamment au monde dit arabe. Par cette amalgame voilà enterré tout au moins en apparence une haine qui a persisté depuis le premier martyr du christianisme Etienne, lapidé par les pharisiens. Une haine qui n'a jamais cessé. Face à cet imbroglio, il n’y a rien d’autre que l’impuissance chronique de l’ONU. La question du respect du droit international et de la définition des frontières d’Israël devrait poser un défi majeur aux puissances occidentales, et notamment aux États-Unis. Si l’ONU fut, historiquement, à l’origine de la création d'Israélien avec la résolution 181 de 1947, elle se révèle aujourd’hui impuissante face à l’expansion et à l’absence volontaire de délimitation des frontières du pays. La résolution 242, exigeant le retrait des territoires occupés en 1967, n’a jamais été appliquée, tout comme l’ensemble des résolutions impliquant l’État hébreu. Les États occidentaux, pourtant alliés d’Israël et détenteurs d’un pouvoir de pression, refusent jusqu’à présent de contraindre Israël à se conformer aux normes internationales, se limitant à des appels diplomatiques à la reprise des négociations et à la reconnaissance d’un État palestinien, notamment depuis le début de cet été. À cela, les dirigeants israéliens répondent par un refus catégorique et une imbrication entre antisémitisme et opposition ou critique de la politique d’un gouvernement. Pour le gouvernement actuel, il n’y a aucune marge de manœuvre: ou on accepte le diktat israélien, même quand il s’agit de transgressions du droit international et de déni des droits humains des Palestiniens, ou on est antisémite. On oublie simplement que les Palestiniens sont aussi des Sémites... Cela engendre des tensions déplorables aux conséquences fâcheuses pour de nombreux pays, aurait dit De Gaulle. Ces derniers développements si non stoppés, vont sans doute accroître le risque pour la stabilité mondiale. Jusqu’à présent, la contestation des peuples de la région est contrôlée, voire interdite, mais jusqu’à quand ? L’absence de frontières reconnues et la normalisation du recours à des narratifs religieux pour légitimer la possession de terres illégitimes, constituent une menace directe pour la stabilité régionale et mondiale. Oser évoquer le «Grand Israël», c’est légitimer des velléités expansionnistes, susciter la crainte chez les voisins et alimenter l’instabilité. Dans ses récentes interventions, le ministre israélien des Affaires étrangères n’hésite pas à présenter l’éventualité d’un État palestinien comme une menace existentielle pour Israël. Le gouvernement actuel ne veut pas d’un État palestinien, pourtant seule solution envisagée et logique pour la sécurité même d’Israël, alors que maintenir l’ambiguïté sur le tracé des territoires ne peut que perpétuer le conflit et empêcher toute perspective de paix durable. Au-delà des considérations stratégiques et religieuses, il revient à la communauté internationale, et particulièrement aux Occidentaux, de prendre leurs responsabilités pour exiger enfin qu’Israël définisse ses frontières conformément au droit international, comme c’est le cas pour tout autre État. En dehors de cette perspective, toute solution politique au conflit israélo-palestinien restera lettre morte, avec le risque permanent d’un embrasement global. Les citoyens israéliens doivent également prendre leur responsabilités. Continuer à voter pour des illuminés ne constitue en rien une garantie de sécurité, mais davantage une menace pour l’avenir des enfants des deux camps, alors qu’une vie en paix est possible. Beaucoup d’Israélites le savent et le crient de toutes leurs forces, mais leurs appels restent imperceptibles. C’est avec ceux là qu’il faut construire la paix, et ils sont nombreux en Israël même et à travers le monde, notamment aux États-Unis.

Par l'or couronnés 497

Par l’or couronnés L’amoureux ne peut être qu’heureux, Certains disent aimer est douloureux, La contradiction se voit chez les peureux, Qui voient que l’amour est vireux… Poison ou non, n’a de l’amour que le nom, L’amoureux ne tue jamais son compagnon, L'amour pas toxique comme le champignon, Consolide amitié, mariage ou simple union… Les sentiments nous font vibrer le cœur, Nous ne sommes pas frères et sœurs !? Adam et Eve nos parents d’ailleurs, L’amour pour nous est le meilleur… Alors aimons-nous de bonne heure, Nos cœurs soient pépinières des fleurs, Qui ne poussent jamais ailleurs, Aromatisent âmes corps et demeure… Les amoureux d’aujourd'hui, De la beauté du corps séduits, Celle de l’âme, ils la fuient, Passent un moment et s’ennuient… Les amoureux qui papillonnent, Sans vergogne, aux flirts se donnent, Jamais l’amour ne leur pardonne, N’auraient ni fleurs ni couronnes… Les amoureux chevronnés, L’amour sincère, ils l’ont donné, Les sentiments au top non plafonnés, Ainsi, ils sont par l’or couronnés… Dr Mustafa BELRHITI ALAOUl TDR 22/08/2025

Semi-marathon N’Djamena-Kousséri : un message pour l'ONU et tous ceux qui œuvrent pour la paix dans le monde... 595

En septembre prochain, plus exactement le 6 du mois, une course de semi-marathon exceptionnelle réunira les populations de Kousséri, au Cameroun, et de N’Djamena, capitale du Tchad. Les athlètes prendront le départ devant la municipalité de N’Djamena pour se diriger vers la mairie de Kousséri, traversant la frontière entre les deux pays sans contrôle ni arrêt devant un quelconque poste douanier. Bien au contraire, les autorités des deux pays collaborent afin que les coureurs soient encadrés et sécurisés des deux côtés dans les meilleures conditions possibles. C'est déjà la 3ème édition de cette course d'un genre inédit. Ce rendez-vous sportif, largement parrainé par la Confédération Africaine d'Athlétisme, dépasse la simple compétition : il incarne un puissant symbole de rapprochement et de réunification des peuples d’Afrique centrale, mettant en lumière la dimension humaine profonde d’une telle initiative. En effet, les populations des deux côtés de la frontière ont tellement de choses en commun que cette frontière administrative, héritage du colonialisme, ne peut les séparer. La force du sport comme vecteur d’unité est un slogan et une valeur que nous répétons à chaque occasion. Mais combien d'événements sportifs peuvent réellement l’incarner dans la même dimension que cette course unique au monde ? Le sport, par sa nature universelle, possède ce rare pouvoir de transcender les barrières culturelles, politiques et sociales. Mais là c'est l'unique manifestation sportive où il transcende les frontières. Dans la région frontalière entre le Cameroun et le Tchad, c'est un seul et même peuple qui vit là. Les circonstances vont en faire deux populations de deux pays différents. Des deux côtés de la frontières les gens se partagent l’histoire, les traditions et aussi des défis communs. Dans ce contexte qui n'est pas particulier à cette région centrale de l'Afrique, cette course de semi-marathon représente bien plus qu’un simple défi d’endurance. C’est un pont entre des communautés souvent séparées par des frontières artificielles héritées du passé colonial. Le fait de courir ensemble, à travers des espaces qui relient ces deux villes voisines, symbolise une volonté de dépasser les divisions historiques. Chaque foulée est une invitation à la solidarité, à la compréhension mutuelle et à la célébration des valeurs communes, telles que le respect, la fraternité et la paix. Kousséri et N’Djamena, bien que géographiquement proches, ont souvent été éloignées par des tensions politiques ou des différences administratives. Mais sur le terrain, au cœur de cette course, les différences s’estompent. Les coureurs, qu’ils soient amateurs ou professionnels, d’ici ou d’ailleurs, puisque la course est internationale, partagent un même objectif : avancer ensemble. Cette initiative sportive permet également la rencontre entre les communautés, les familles, les jeunes, les leaders locaux et les acteurs institutionnels des deux pays. Elle favorise les échanges culturels, économiques et sociaux, ouvrant la voie à des partenariats plus durables et à la stabilité régionale. Voilà un véritable message d’espoir pour la paix et la réconciliation, que l’ONU devrait citer en exemple, face à ceux qui passent leur temps à dilapider des fortunes dans des conflits sans fin. Les exemples ne manquent pas... La course de semi-marathon Kousséri-N’Djamena envoie un message clair et inspirant : malgré les frontières et les différences, il est possible de bâtir des ponts humains, de consolider une paix durable fondée sur la connaissance mutuelle et la coopération. Dans un monde où les conflits ethniques et politiques fragmentent souvent les peuples, ces moments de rassemblement sportif illustrent la force du dialogue et du rapprochement. Ils sont l’expression d’un humanisme profond, où chaque pas posé au sol est un pas vers la fraternisation, vers le rapprochement, vers un avenir partagé. Au-delà de la performance athlétique, la course de semi-marathon entre Kousséri et N’Djamena du 6 septembre est une véritable célébration de l’unité humaine. En rassemblant des peuples aux origines proches mais parfois divisés, elle invite à réfléchir sur notre capacité à dépasser les frontières qui nous séparent pour privilégier ce qui devrait nous unir : la fraternité, la paix et l’espoir d’un monde meilleur.**La Dimension Humaine du Rapprochement et de la Réunification des Peuples trouve dans le Semi-Marathon N’Djamena- Kousséri, Pont de l'Espoir, une véritable incarnation** A bon entendeur salut.

Législatives 2026 au Maroc : un défi démocratique sous impulsion royale... 697

Sa Majesté le Roi Mohammed VI a officiellement chargé le ministère de l’Intérieur de préparer les élections législatives de 2026. Cette décision, annoncée dans le 26ᵉ discours du Trône, constitue à la fois une directive solennelle et une marque de confiance particulière envers ce ministère. Avant la fin de l’année, le ministère devra alors avoir finalisé le cadre juridique et organisationnel du scrutin. Dans la foulée, M. Abdelouafi Laftit a convoqué les principaux partis politiques à des consultations inclusives visant à garantir « une élection exemplaire », transparente et crédible, en conformité avec les instructions royales. Cette démarche témoigne d’une volonté claire de renforcer l’organisation des élections en l’éloignant de l’influence directe du gouvernement, notamment celle de son chef, M. Aziz Akhannouch, également président du RNI. Ce parti est perçu comme ayant une influence conséquente sur le processus électoral. Confier cette mission au ministère de l’Intérieur, reconnu pour son rôle d’arbitre institutionnel, vise à limiter les interférences politiques directes et à prévenir toute tentative de captation du scrutin par certains acteurs en place. Le ministre, lors de la réunion, a insisté sur la nécessité que les élections soient « exemplaires » et a laissé entendre qu’un effort significatif serait déployé pour répondre aux attentes démocratiques et institutionnelles, sous-entendu que tout sera mis en œuvre pour une implémentation stricte de la volonté royale, à distance de toutes les factions politiques. Un nouveau Code électoral spécifique à la Chambre des représentants est donc en préparation, avec une adoption envisagée avant la fin 2025. Les réflexions et discussions en cours portent sur plusieurs axes essentiels : la mise à jour ou la simplification des listes électorales, avec le recours à la seule carte d’identité pour identifier les électeurs ; la moralisation et la régulation du financement des campagnes par un contrôle renforcé, voire un plafonnement des dépenses des candidats et des partis. Une meilleure transparence ainsi que la révision du découpage électoral fondée sur le dernier recensement sont également à l’ordre du jour. La question du nombre de bureaux de vote, qui dépassait 40 000 lors du dernier scrutin, devrait aussi être abordée, tout comme la représentation des quelque 6 millions de Marocains résidant à l’étranger. Le mode de scrutin actuel, basé sur la proportionnelle par listes, pourrait aussi être remis en question afin de remédier aux insuffisances constatées en 2021, notamment la propension à favoriser les «faiseurs» de députés et les clientélismes locaux, souvent nourris par l’argent. Dans la sphère politique, c’est plutôt silence radio. L’impression est que les partis politiques sont soit blasés, soit simplement stratégiquement attentifs. C’est donc chez les chroniqueurs et autres auteurs que se déroule le débat et foisonnent les idées. Le sentiment, tout de même partagé, est que les choses doivent changer si l’on veut redonner un sens à la vie politique. C’est ce que veut Sa Majesté. L’introduction d’un scrutin uninominal à deux tours est l’une des idées qui ressort souvent comme une piste possible pour réduire l’emprise de l’argent et des réseaux traditionnels d'influence. Ce mode de scrutin, jamais expérimenté au Maroc, favoriserait un vote davantage axé sur les individus plutôt que sur les listes de partis, renforçant ainsi la démocratie par une meilleure mobilisation citoyenne et une représentativité accrue. Jusqu’ici, les citoyens ont souvent été surpris par des alliances contre nature formées après le scrutin, dès lors que l’électeur n’a plus d’emprise sur la configuration finale. Le scrutin à deux tours a pour avantage que toute négociation ou alliance entre partis se fait entre les deux tours, donc à un moment où le citoyen peut encore intervenir par un second vote. Cette réforme électorale de fond pourrait répondre à un défi majeur : le désintérêt des citoyens pour la politique, manifesté par des taux élevés d’abstention, phénomène alimenté par une perception d’un renouvellement insuffisant, d’une faible efficacité des partis et, partant, des instances élues. Pour réussir, la réforme doit aller de pair avec un effort des partis pour renouveler leurs approches, attirer une jeunesse en quête d’alternatives et raviver l’intérêt populaire pour le vote. Les partis politiques marocains ont historiquement une relation ambiguë avec les électeurs en dehors de leurs bases traditionnelles acquises. Il semble même qu’ils découragent l’adhésion massive au processus électoral, de peur que leurs effectifs, souvent anecdotiques par rapport à la masse électorale statutaire, ne soient dilués. Le PJD a pris les rênes du pays avec seulement 1,3 million de voix, soit environ un dixième du nombre d’électeurs potentiels. Certains partis disposent de groupes parlementaires alors qu’ils n’ont obtenu que quelques 200 000 voix, voire moins. Les partis sont parfois perçus comme peu représentatifs et entachés d’accusations de corruption. Ils ont néanmoins un intérêt pragmatique à mobiliser leurs noyaux d’électeurs pour conserver leur poids politique et leur financement public. La perspective d’une campagne électorale dynamique semble aujourd’hui limitée par une certaine apathie des acteurs politiques, freinant l’élan démocratique attendu. Concernant le scrutin uninominal à deux tours, bien qu’il puisse structurer le paysage politique autour de deux grands pôles et favoriser des alliances plus claires, il ne saurait à lui seul neutraliser les influences de l’argent, les réseaux liés aux chefs communaux ou les clientélismes. Ce système peut même accentuer une bipolarisation artificielle, marginaliser les petits partis et laisser perdurer des alliances occultes entre grands partis, nuisant à la transparence et à la légitimité démocratique. Par ailleurs, des risques subsistent concernant la baisse de la participation entre les deux tours et la complexité du changement d’opinions des électeurs, pouvant ouvrir la voie à des manipulations stratégiques. Ainsi, des réformes complémentaires sont indispensables, notamment en matière de transparence du financement des campagnes, de moralisation du processus électoral et de contrôle des clientélismes locaux, pour garantir une compétition politique plus juste et plus crédible. La décision royale de confier au ministère de l’Intérieur la gestion du scrutin, le dialogue inclusif avec les partis, et la volonté affichée de moraliser le processus témoignent d’une ambition forte de réforme profonde pour une élection plus juste, équitable et digne de confiance. Le mode de scrutin reste au cœur des débats, mais la réussite des législatives de 2026 dépendra aussi de la capacité à réinventer un système électoral et politique capable de mobiliser les citoyens et d’instaurer la confiance dans la démocratie marocaine. Les citoyens aussi, sont appelés a davantage d'honnêteté et de responsabilité.

Non Ibtissam : Allah est Allah... 855

Récemment, Ibtissam Lachgar, qui se dit militante, a arboré un T-shirt d’une valeur nulle, si ce n’est qu'elle a programmé ainsi d'agonir des millions de marocains et sans doute beaucoup de croyants, musulmans ou non d’ailleurs. Dieu est le créateur omniscient, quelle que soit la religion ou les rituels. Madame a jugé intelligent d'exhiber un tee-shirt avec une inscription étrange, pas du tout amusante: une offense à la divinité. Non, madame, Allah est Éternel sans commencement ni fin, au-delà du temps. Il est Tout-Puissant, et sa puissance est infinie et absolue. Il est Miséricordieux, plein de compassion et de bonté envers les êtres humains, vous comprise. De quoi était fait votre petit déjeuner ce matin-là madame? Par cet acte inutile, vous semblez avoir oublié que la foi est également un droit fondamental. Les Américains, dont on ne peut nier la modernité, le revendique au point de l’avoir gravé sur leur dollar. La croyance en Dieu, en Allah, est un pilier fondamental planétaire, universel, immuable. Dire ou insinuer des propos moqueurs, ou même simplement irrespectueux, envers ce qui est sacré dans la conscience collective, c’est blesser des sensibilités profondes. Il s’agit d’un affront à la spiritualité de milliards de personnes. Oui, il est important de rappeler que chacun est libre de vivre sa vie et d’aimer qui il veut. Il est tout de même une condition à cela: ne pas heurter inutilement les autres. Inventer un qualificatif impromptu à Allah dépasse largement les débats personnels liés à l’orientation sexuelle: cela porte atteinte à la foi profonde de milliards de gens, dont les 36 millions de marocains. Cette provocation ne peut être considérée ni comme un simple trait d’esprit ni comme une revendication courageuse: c’est un dérapage qui menace l’harmonie et la cohésion sociale. Effectivement, Dieu n'a besoin de personne pour le défendre, encore moins de mon humble personne, mais avouez que Dieu est partout, et tout bonnement en chaque croyant qui se retrouve ici outré par votre propos bassement stylisé, qui n’est pas de la liberté d’expression, mais une insulte qualifiée. Ce sont des milliards de croyants que vous outragez par votre geste superflu. Les Marocains qui œuvrent pour faire de leur pays un État de droit, veulent aussi que soit pleinement préservée la paix sociale ainsi que la cohésion, dans des limites nécessaires à la liberté d’expression. Celle ci ne peut être ni absolue, ni sans lignes rouges et c'est là une véritable protection. Ailleurs, là où l’État n’est pas aussi protecteur, une provocation comme la vôtre aurait entraîné des conséquences autrement plus graves pour vous. Ma génération, et celles qui ont suivi, ont milité considérablement pour la liberté, notamment celle de s’exprimer, de développer des idées, et d’aider la société à évoluer, à s’émanciper dans un cadre citoyen. Mais madame, oui à la liberté, mais dans le respect des lois choisies librement par la majorité. C’est là le fondement de la démocratie: faire sienne la volonté de la majorité, même si très étroite. En 2011, elle était très large à se fixer des règles suprêmes et s’efforce de les respecter coûte que coûte. Il faut bien comprendre que la liberté ne signifie pas une licence illimitée. La démocratie repose sur une constitution et des lois adoptées par le peuple lui-même. Ce sont ces lois qui définissent ce qui est acceptable dans l’espace public. Vos soutiens Mme Lachgar, souvent étrangers ou à la marge, doivent intégrer que ce sont les Marocains qui décident de leurs lois, selon leur histoire, leur culture et leurs valeurs. Ce n’est pas à des minorités, même revendicatrices, ni à des étrangers à ce contexte séculaire, de redéfinir les règles du vivre-ensemble dans un pays souverain. Oui, le militantisme est salvateur et participe au progrès et au recul des lignes, mais pas la provocation stérile et contreproductive, telle que vous venez de commettre. Il est aussi juste de reconnaître que le Maroc a su tolérer des avancées pacifiques en faveur des minorités sexuelles. Certaines de vos fréquentations le savent fort bien. Les débats, les revendications et la défense des droits individuels sont permis, dans le respect des cadres légaux et sociaux. Mais lorsqu'une personnalité se disant publique et vous l’êtes avec votre MALI, fait le "pas de trop" avec un geste choquant contre l’essence même de la religion, cela constitue une bravade inutile, d’autant plus lourde de conséquences lorsqu’elle intervient en période sensible. Vous êtes une récidiviste déclarée qui à chaque fois s'en est sortie. Cela témoigne d’une tolérance, relative certes, mais tolérance tout de même, envers des mouvements aussi marginaux que le vôtre. Les minorités ont toujours existé et seront toujours là mais vous devriez assimiler que la cohésion est une responsabilité lourde de l’État, et qu’il n’est pas acceptable de jouer avec une telle prérogative régalienne aux multiples facettes. L’arrestation ou la mise à l’abri administrative dans votre cas ne doit pas être vue uniquement comme une sanction, mais censément comme une mesure de protection. Auriez-vous fait quelques pas dans l’espace public avec votre T-shirt sans devenir cible d'un probable extrémiste violent, prêt à recourir à l’illégalité ? Le jour même de votre geste contreproductif, les services de police venaient de débusquer un énième adepte de la véhémence, prêt à rétablir selon son idéologie "le monde parfait" où des personnes comme vous n'ont pas droit de cité. Il ne vous a pas échappé, que le Maroc lutte fermement contre toutes les formes d’extrémisme, qu’ils soient religieux ou idéologiques, et qu’il en est la cible idéale justement parce qu’il accepte les différences et les orientations diverses, parce qu’il fait de son mieux pour laisser une marge et un espace à chacun. La liberté de penser, de vivre, est justement aux antipodes de l’extrémisme, quel qu’il soit. Protéger la paix sociale, c’est aussi protéger ceux qui contribuent à la déstabiliser, parfois inconsciemment ou sciemment, comme c’est votre cas. Vous ne le savez peut-être pas, mais en France, un maire a dû suspendre la projection du film « Barbie » faisant l’apologie de l’homosexualité, sous la pression de quelques habitants de sa mairie. C’est dire que plus au nord aussi, malgré tout, il y a encore des réactions hostiles à vos orientations. Le Maroc est une nation ancrée dans des valeurs historiques, culturelles et religieuses fortes, avec sans doute aucun quelques hypocrisies. Ce n’est pas une tare, mais possiblement un atout véritable. La liberté individuelle doit s’exercer dans le cadre du respect de valeurs et de lois démocratiquement définies. Votre erreur a été de dépasser ces bornes, bousculant ainsi l’un des fondements incontestables de l’identité marocaine. Il appartient à chacun, marocains et résidents, de respecter la quiétude du pays et de laisser à tous la liberté de vivre en paix, sans provoquer ni diviser.